Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 20h55, une explosion (VCE) de gaz naturel se produit au niveau d’une pile d’un pont abritant une canalisation de gaz naturel en polyéthylène (DN125) passant dans un fourreau en inox, ainsi qu’une canalisation en acier (DN 114). Un feu s’était déclaré vers 20 h au niveau d’un local squatté dans un autre pilier. Les flux thermiques dégagés ont engendré le fléchissement de la canalisation en acier et la fusion de la canalisation en polyéthylène. Du gaz naturel a ainsi migré à travers le fourreau en s’échappant au niveau de ses emboîtements pour former des zones explosives.

4 pompiers blessés lors de l’intervention

Les pompiers prévenus en raison de l’incendie arrivent sur les lieux et mettent en place un périmètre de sécurité de 100 m. Ils ne peuvent cependant pas intervenir en raison de la présence d’une ligne électrique passant sous le pont. Lors des explosions vers 21 h, 4 soldats du feu en subissent les effets et sont hospitalisés pour des problèmes auditifs.

Importantes conséquences sociales

Les services du gaz coupent l’alimentation du réseau de distribution par fermeture des organes de sectionnement entourant le pont : 125 foyers sont impactés. Cinq personnes sont confinées et 35 autres évacuées. La circulation est interdite sur le pont jusqu’au 30/11. La structure du pont ainsi qu’une conduite d’eau potable, une ligne électrique de 20 kV et un câble de télécommunication passant sous le pont sont également endommagés. 15 000 abonnés sont privés de réseau mobile et d’internet. Les coûts des travaux de rénovation sont estimés à 4 millions d’euros.

Test des ouvrages de gaz naturel

A la suite de l’événement, le service du gaz réalise un essai d’étanchéité sur la canalisation en acier et ne détecte pas de fuite, contrairement à la conduite en polyéthylène. Des traces de fusion de la canalisation en polyéthylène sont par ailleurs observées le long du fourreau en acier inoxydable. Les sources d’ignition de l’explosion ne sont pas déterminées.

Enseignements tirés

L’événement du pont Albertin montre toute l’attention qu’il convient de porter à la sécurisation des réseaux d’utilités (télécommunication, gaz, électricité, eau potable…). 

Au-delà, plusieurs enseignements concernant plus spécifiquement les réseaux de gaz naturel appellent des questions portant sur :

  • l’identification parmi les points singuliers déjà recensés par les distributeurs ou transporteurs (franchissement de cours d’eau, voie ferrée…) des configurations similaires à celle de l’accident (locaux où il y a une accumulation de charge calorifique anormale, passages en milieu confiné non ouvert sur l’extérieur et non visitable) ;
  • la pertinence d’un plan d’action visant à renforcer les contrôles au niveau des zones précédemment identifiées ou d’étudier leur suppression.

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