Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans le cadre du démantèlement d’un dépôt de lubrifiants, une entreprise sous-traitante démonte des canalisations de surface propres au dépôt ainsi que leurs fondations en béton. Lors de ces opérations, l’enlèvement d’un des plots provoque l’arrachage d’un tronçon de canalisation souterraine dont le dépôt et son sous-traitant ignoraient l’existence. Cette canalisation était l’une des 3 alimentant en produits pétroliers un autre dépôt proche à partir du terminal du transporteur d’hydrocarbures. Le matin du 15 décembre, une livraison de gazole est commandée pour ce dépôt. Cette livraison, acheminée par la canalisation qui avait en partie été arrachée 2 jours plus tôt, entraîne le déversement d’hydrocarbures. L’opérateur du dépôt prévenu par le sous-traitant du dépôt de lubrifiant déclenche l’arrêt d’urgence du transfert d’hydrocarbures pour arrêter la fuite mais 370 m³ se déversent dans le site désaffecté. Un arrêté d’urgence est notifié à l’exploitant le 21 décembre afin d’imposer des mesures d’urgence (modalités de surveillance du site, diagnostic de la pollution, dépollution du sol et sous-sol, traitement des terres polluées, …).

Les hydrocarbures ont migré dans le sol et atteint la nappe phréatique située à 4 mètres de profondeur mais aucune pollution n’a été constatée dans les darses avoisinantes et la SEINE. Des moyens de pompage sont mis en oeuvre au niveau du site en démantèlement et du réseau d’assainissement le plus proche dès le 16 décembre : 3 mois plus tard, près de 70 % des produits seront récupérés. 2 500 m² de terrain nécessiteront une dépollution : près de 1 800 t de terres souillées seront excavées. L’alimentation des hydrocarbures par pipeline à destination du dépôt pétrolier sera suspendue durant près d’un mois jusqu’à remise en conformité des 3 canalisations. Cet incident coûtera au total à l’exploitant 1,5 Meuros dont 550 000 euros pour la réhabilitation des pipelines.

Des mesures seront prises sur les plans technique (détecteurs d’hydrocarbures au niveau du manifold du terminal du transporteur, étanchéité des rétentions au niveau des zones de transfert et de réception, mise en place de reports d’alarme sonore et/ou visuel dans le local d’exploitation du terminal pétrolier signalant le début de remplissage d’un réservoir) et organisationnel (révision des procédures relatives à la surveillance des réceptions par pipeline pendant et hors des heures ouvrées, élaboration d’un protocole formalisé en terme de responsabilité entre l’exploitant des canalisations de transport et les exploitants des terminaux pétroliers). Une bonne gestion des ressources documentaires (plans d’installations à risques) et la transmission aux sous-traitants des informations relatives au site et à son histoire sont indispensables pour ce type de travaux.

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