Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un lundi matin, un gigantesque incendie détruit un entrepôt d’archives à 2 cellules, une de 3 630 m² et 14 m de haut (5 niveaux de stockage d’archives accessibles par des passerelles) et l’autre de 1 838 m² et 8,5 m de haut, à structure métallique et séparées par un mur coupe-feu ne dépassant pas du toit. Les employés situés dans les étages descendent au rez-de-chaussée et interviennent en vain avec 8 extincteurs. Alertés, les pompiers pénètrent 10 min plus tard dans le bâtiment et arrosent plusieurs foyers au rez-de-chaussée. L’entrepôt étant envahi par les fumées, ils tentent de monter dans les étages équipés d’ARI. Arrivés au 1er niveau, ils l’évacuent rapidement surpris par un fort effet de cheminée et par un embrasement soudain ; les fumées très chaudes et chargées en gaz de pyrolyse se seraient auto-enflammées (flash-over). L’éclairage des cellules éteint contraint les pompiers à évacuer la zone dans l’obscurité ; 2 fortes explosions se produisent à la suite de l’augmentation de la température de la cellule, provoquant par effet de souffle l’ouverture brutale des trappes de désenfumage et la projection à 20 m des vérins.

Un important dispositif hydraulique est mis en place, un approvisionnement par camions étant nécessaire face à l’insuffisance des réserves d’eau (120 m³). Les secours ne peuvent utiliser que l’une des 2 bornes incendie du site, dont l’installation sur une même ligne provoque des pertes de débit. La grande cellule s’effondre en 1 h. Le mur coupe-feu s’écroule peu après, emporté par la chute du toit. Les papiers sont dispersés par un vent fort (100 km/h) qui pousse le panache de fumées vers la ville. L’incendie ne sera maîtrisé que 4 j plus tard. L’exploitant cessera l’activité sur le site. Le système d’extinction automatique aurait fonctionné de façon partielle, le moteur de la pompe principale ne s’étant pas déclenché. Les exutoires automatiques de fumées ne possédaient pas d’élément fusible sous l’effet de la chaleur. L’étroitesse des allées et accès et l’organisation des stockages ont compliqué l’intervention des secours. Selon l’inspection des installations classées, la reprise de l’activité le matin de l’accident aurait créé un courant d’air suffisant pour enflammer brutalement un feu couvant.

Une information judiciaire est ouverte pour destruction involontaire d’un bien appartenant à autrui (les archives des clients). L’exploitant est ainsi mis en examen le 13/11/09. Toutefois, ce dernier fait appel de cette décision qui est annulée par la cour d’appel d’Amiens. La cour a estimé en particulier que la non-conformité par rapport à l’arrêté d’autorisation (stabilité au feu du bâtiment, désenfumage, absence de formation incendie…) n’a pas de lien direct avec le déclenchement involontaire de l’incendie qui résulte d’un problème électrique.

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