Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une brasserie, pour la 2ème fois en moins de 24 h, le hublot d’un tank de bière de 80 m³ explose après une montée en pression du réservoir. L’activité de l’atelier est suspendue le temps de déterminer l’origine exacte de l’accident, qualifié de rare mais connu en brasserie.

La fermentation se décompose en 2 phases : période de démarrage avec rejet à l’atmosphère du mélange air / gaz carbonique durant 10 à 16 h selon la nature de la bière, puis fermentation avec récupération du CO2 dans le procédé durant 8 jours. Les tanks qui fonctionnent à 800 mbar, ont un volume de 1 040 m³, dont 840 m³ utiles et 200 m³ de volume mort occupé par le CO2. Chaque étage dispose de 2 canalisations équipées d’une vanne et d’un clapet anti-retour, l’une de 80 mm pour le rejet du CO2 à l’atmosphère, l’autre de 105 mm pour récupérer le CO2 équipée d’un by-pass pour rejeter le gaz lors d’un incident. Le raccordement de la sortie du tank à l’une des 2 canalisations, manuel et selon l’état d’avancement de la fermentation, s’effectue par un flexible. Le disque en plexiglas de 26 cm de diamètre, utilisé comme regard, était vissé sur un support métallique à 2,8 m de hauteur. Lors de l’accident, l’évent du réservoir est positionné vers le rejet du CO2 à l’atmosphère. Comme la fois précédente, 40 m³ de CO2 se dispersent dans l’atmosphère et une petite quantité de bière se déverse dans les égouts pour rejoindre la station de traitement des effluents du site. L’accident se produit lors d’une relève de poste, le personnel présent en salle de pause n’est pas atteint. Les pompiers ventilent l’atelier pour permettre une reprise des activités. Par rapport au 1er accident, la seule différence constatée est un branchement correct du clapet anti-retour. L’éclatement du hublot pourrait être dû à une perte des caractéristiques mécaniques du plexiglas constituant le hublot (fragilisé lors de l’éclatement du 1er hublot face à lui, vieillissement du matériau dont la tenue dans le temps n’est pas garantie) ou à une obturation de l’évacuation du rejet de CO2 à l’atmosphère (impuretés, glaçon…).

Des mesures sont prises en urgence : les 16 tanks sont branchés sur le by-pass vers l’atmosphère de la canalisation de récupération du CO2, la pression de tous les tanks est vérifiée manuellement (manomètre), les hublots seront remplacés et suivis, la cave est consignée au personnel et sous-traitants, le remplissage des cuves est suspendu. A la suite de cet incident et de celui de la veille, tous les hublots seront remplacés, les tanks seront équipés de manomètres, une procédure « permis de pénétrer dans les caves » sera mise en place, les canalisations de rejet de gaz à l’atmosphère et de recirculation seront contrôlées, un disque d’éclatement sera installé sur chaque tank et le personnel sera équipé de détecteurs CO2 portatifs…

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