Pollution
Humain
Environnement
Economique

A 18h45, une détonation se produit dans un réacteur sur un site pharmaceutique. Un ouvrier est brûlé au visage. L’appareil est mis sous inertage permanent à l’azote (N2). La dernière réaction effectuée, une hydrogénation s’est terminée 2 jours plus tôt. Dans les heures suivantes, le réacteur avait été lavé à 5 reprises à l’eau pour éliminer le catalyseur et 2 fois au méthanol chaud pour enlever les substances organiques résiduelles. L’appareil avait ensuite été séché plusieurs heures sous vide à 80 °C, la pompe à vide entraînant le méthanol vaporisé. Cette phase terminée, la pression est rétablie sous N2, l’évent du réservoir est ouvert et un balayage de 1 500 l/h d’N2 est maintenu pour éviter toute entrée d’air par cet évent ou après ouverture du trou d’homme pour le contrôle visuel du réacteur. Le jour de l’accident, l’appareil a été examiné 2 fois (10 et 17 h) et un nouveau lavage à l’eau a été demandé pour éliminer des traces de dépôt en fond d’appareil. Selon l’exploitant, l’ouvrier a sans doute ouvert le trou d’homme pour rincer le réacteur avec un tuyau d’arrosage quand l’explosion se produit. L’exploitant note que l’opérateur n’a pas rempli la feuille de marche prévue, un nettoyage insuffisant et la présence de traces de catalyseur au palladium, catalyseur d’hydrogénations pyrophorique quand il est sec, sur le joint du trou d’homme sont également envisagés. Par ailleurs, la procédure de séchage ne semble pas avoir été respectée et l’évaporation naturelle postérieure du solvant a pu générer une atmosphère explosive. L’inertage semble également avoir été incorrect. Au lieu de remettre en pression à l’N2 le réacteur et d’ouvrir l’évent, l’opérateur aurait utilisé pour gagner du temps la vanne de fond ou celle de chargement et provoqué une entrée d’air, le seul balayage à l’N2 ne suffisant pas à inerter tout le réacteur. Enfin, la procédure de refroidissement sous N2 a été testée : la remise en pression atmosphérique sous N2 inerte bien le réacteur, mais le balayage ne remplit qu’en partie son rôle (teneur en O2 passant de 2,2 % à plus de 10 % en 10 mn). L’air peut ainsi pénétrer dans le réacteur par le trou d’homme lors des contrôles. L’intégrité du réacteur est vérifiée, les vannes sont contrôlées, la procédure de rédaction des feuilles de marche est rappelée aux opérateurs qui sont resensibilisés aux risques (rôle de l’inertage, substances pyrophoriques), une consigne spécifique de lavage du joint est rédigée et le balayage à l’N2 est porté à 5 000 l/h.

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