Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine de recyclage de bois installée sur l’ancien site d’une entreprise de récupération de transformateurs électriques, un feu d’origine inconnue se déclare vers 4 h sur un stock de 2 000 m² de bois. Le gardien alerte les secours qui interviennent avec plusieurs lances. Un épais nuage de fumée est observé sur la commune. L’inspection des installations classées constate sur place que le bois dont le stock est supérieur à celui permis par la déclaration est susceptible d’avoir été pollué par des produits chimiques. Un arrêté d’urgence prescrit 7 jours plus tard des analyses des eaux souterraines sur le site et des sols des zones agricoles proches.

Le 3/09, le vent réactive le feu couvant nécessitant une nouvelle intervention des secours. Le préfet prend plusieurs arrêtés : suspension d’activités, mesures d’urgence de nettoyage du site et d’élimination des déchets, ainsi que mise en demeure de régulariser la situation administrative de l’entreprise. Trois mois sont nécessaires pour éteindre l’incendie.

Le 15/09, un organisme spécialisé installe des équipements de mesures de la qualité de l’air. Les analyses diffusées le 18/11 révèlent d’importantes émissions à l’atmosphère de dioxines et de polychlorobiphényles (PCB). Le 26/11, les services vétérinaires effectuent des prélèvements de lait dans une exploitation agricole voisine. Une contamination est révélée avec dépassements des valeurs limites réglementaires de commercialisation des denrées (règlement européen 1881/2006/CE). L’exploitation est placée sous séquestre.

Progressivement, les investigations sont étendues de 1 à 2 km en mars 2009, puis à 5 km en avril. Le 25/05/2009, la zone de surveillance est étendue à 40 communes par arrêté préfectoral, puis à 42 communes en août 2009. En juillet 2009, un organisme spécialisé précise que l’origine de la contamination des sols est difficile à déterminer au-delà d’un rayon de 2 km. Au total, 914 exploitations sont examinées. Des protocoles d’assainissement sont mis en place et 2 255 animaux sont abattus (bovins, ovins, porcins et équins). Les farines d’équarrissage sont brûlées dans une cimenterie locale, les graisses susceptibles de contenir des PCB sont traitées en Belgique. Près de 187 m³ de lait cru sont éliminés.

Les déchets générés lors du sinistre sont constitués pour l’essentiel des stocks de bois broyés et des boues issues du curage des terres. Le transport de ces déchets dans des filières spécialisées s’effectue entre le 10 et le 31/07/2009 ; 70 rotations de camions sont nécessaires pour évacuer 1 678 t de bois et 8,14 t de boues de curage. Un transport complémentaire est dédié aux équipements de protection individuelle pollués, ainsi qu’aux eaux et à la bâche du bassin de nettoyage. Toutefois, 7 600 m³ de terre polluées sont encore à évacuer du site. Compte tenu du montant des travaux de dépollution proche de 2 millions d’euros et du fait que le site de St Cyprien est désormais considéré comme un site à responsable défaillant, l’entreprise ayant été mise en liquidation judiciaire le 23/07/2010, seule l’intervention d’un organisme public peut permettre d’en assurer la mise en sécurité et de proposer une gestion pérenne de la situation.

En janvier 2011, 3 exploitations sont encore partiellement sous séquestre. L’agence française pour la sécurité sanitaire des aliments consultée à plusieurs reprises donne des mesures visant à limiter les risques de contamination dans la chaîne alimentaire. Les investigations (analyses comprises), la destruction des animaux et produits, ainsi que les indemnisations sont évaluées à 4,5 millions d’euros fin janvier 2011.

Le décret et l’arrêté du 19/06/09 (décret instituant une mesure d’indemnisation et fixant les modalités particulières de l’estimation des animaux abattus et des denrées et produits détruits sur ordre de l’administration lors d’une contamination de produits agricoles) ont permis la prise en compte par l’État de l’incidence la plus lourde de la pollution : l’indemnisation correspondant à la destruction des animaux et des fourrages contaminés.

Courant 2013 et après de nombreux travaux (terrassement, décapage…), une société installe un parc photovoltaïque de 13,5 ha avec une capacité de production de 9 MW crête sur l’ancien site de l’accident.

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