Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une mine de potasse, un feu se déclare vers 4h15 dans un stockage souterrain de déchets industriels toxiques (50 kt/an) exploité depuis février 99 dans des galeries creusées à cette fin à – 535 m de profondeur. Les déchets autorisés sont conditionnés en big-bags (1 m3) à double sache, conteneurs métalliques ou fûts métalliques de 220 l.

Certaines galeries du centre communiquant avec des galeries de sel gemme en exploitation, les fumées incommodent des mineurs qui donnent l’alerte vers 5h. Un incendie ayant été jugé impensable, aucune détection incendie n’était en place ; 3 h seront nécessaires pour localiser le foyer qui s’étend alors sur 1 700 m² et implique 1 800 t de cendres d’incinération de déchets ménagers/industriels et de résidus de désamiantage.

L’intervention est rendue difficile par le manque de moyens d’extinction et les conditions d’intervention ; 4 équipes de mineurs en ARI se relaient au fond aidées par 25 pompiers en surface. Une conduite d’eau est installée dans la galerie. L’obstruction des arrivées d’air limite la propagation des flammes. Des concentrations significatives de dioxyde de soufre sont mesurées en sortie du puits d’accès ; il n’est pas demandé à la population de se confiner, mais 3 écoles proches sont fermées par précaution. La combustion lente des déchets dure plusieurs jours, des points chauds persistant 2 mois durant. Une information judiciaire est ouverte contre X pour mise en danger délibérée de la vie d’autrui. La conformité des déchets stockés par rapport au cahier des charges est contrôlée et 4 experts indépendants vérifient le respect des règles de sécurité. L’impact des fumées sur l’environnement est étudié. L’activité du site est suspendue, 27 employés du stockage et 350 mineurs sont en chômage technique.

L’exploitant revoit le plan de sécurité du centre. Les expertises évoquent un auto-allumage des déchets (dégradation biologique, décomposition chimique ou réaction chimique entre substances isolées). L’arrêt définitif du centre en septembre 2003 conduit à réaliser de nouvelles études en particulier sur la sécurisation des déchets sur site par travaux de confinement, la récupération partielle ou totale des déchets, le comportement mécanique à long terme de l’ouvrage souterrain, les impacts environnementaux et sanitaires pour les populations riveraines. Un décision préfectorale de décembre 2012 prévoit la fermeture du site, suite à l’expertise du comité de pilotage préconisant le retrait des déchets les plus dangereux, une surveillance de la nappe phréatique et la pose de scellements efficaces dans les galeries pour un coût estimé à 100 M d’Euros

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