Vers 4h45, une perte d’alimentation électrique se produit sur une partie d’une usine de produits azotés. L’exploitant déclenche le POI suite à l’arrêt de certaines unités du site (stockage et fabrication d’ammoniac, atelier de fabrication d’acide nitrique, unités de fabrication d’ammonitrates et certaines utilités). La perte de réfrigération du stockage d’ammoniac (STOCKAM) entraîne une augmentation de pression dans le stockage. Elle passe de 56 mbar à 87 mbar en 30 minutes (seuil de tarage des soupapes : 90 mbar). A 80 mbar, la vanne d’alimentation des sphères vers le STOCKAM s’est fermée et la pression a continué à monter par équilibrage des capacités. L’exploitant envoie l’ammoniac gazeux à la torche via une des 2 lignes prévues. La consignation d’une vanne ne permet pas l’utilisation de la deuxième ligne dans un premier temps. Elle est déconsignée plus tard sans que cette action ne fasse baisser la pression sur le STOCKAM. Les pompiers refroidissent les citernes. Le refroidissement du stockage de 24 000 t d’ammoniac (NH3) est finalement secouru par mise en place d’un groupe électrogène et d’une alimentation en eau de secours du fait de l’absence de baisse de pression malgré la torche. Cette mise en place prend 45 minutes. A 9h30, l’électricité est partiellement rétablie puis totalement à 21 h. Deux personnes se blessent en chutant lors de la coupure électrique. Cet évènement montre des dysfonctionnements dans la gestion des barrières de sécurité en cas de perte électrique :
- la perte de la remontée d’information de la détection de NH3 nécessite une alimentation de secours permanente ;
- la mise en route du compresseur de secours de la station de réfrigération du STOCKAM doit être plus rapide ;
- la conception du réseau relié à la torche doit être améliorée pour permettre de faire baisser la pression ;
- l’Etude de Danger (EDD) doit être révisée : la pression de 87 mbar a été atteinte en moins d’une heure alors que l’étude de dangers indique que le seuil de 90 mbar doit être atteint en 8 h. De plus l’organisation des moyens de secours en cas de perte d’alimentation électrique (notamment le nombre de groupes électrogènes) doit être mis à jour dans l’EDD.
La présence d’un rat aurait entraîné un court-circuit au niveau d’un jeu de barres d’un poste électrique.
L’exploitant modifie la consigne de son plan d’urgence en intégrant l’anticipation de la mise en œuvre du dispositif d’alimentation en eau de secours des compresseurs assurant la réfrigération des stockages STOCKAM. Après décharge de l’onduleur, les détecteurs NH3 sont secourus par un groupe électrogène.
