Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un incendie suivi d’une explosion se produit au niveau d’une ligne de séchage d’une usine de déshydratation de luzerne destinée à l’alimentation animale. Un bourrage est détecté au niveau de l’écluse de la ligne de séchage vers 8h30. L’exploitant arrête l’arrivée d’air chaud ainsi que l’alimentation en luzerne, provoquant l’ouverture automatique de la trappe au niveau de l’entrée du tambour. Ces actions permettent de débourrer le cyclone. Quelques minutes après le redémarrage, l’exploitant constate que la trappe ne s’est pas refermée. Le capteur associé ne fonctionne plus. Des braises sont présentes à l’entrée du tambour. L’installation est de nouveau arrêtée. L’exploitant essaie d’arroser les braises mais les tuyaux d’arrosage ne fonctionnent pas car les 2 cuves de réserves incendie de 60 m³ sont vides. En se raccordant au réseau d’eau potable (débit faible), les opérateurs parviennent à éteindre les braises. Un deuxième bourrage est détecté au niveau du cyclone, empêchant encore le redémarrage de la ligne. Se rendant sur place pour débourrer le cyclone, les opérateurs aperçoivent des fumerolles et des braises à l’intérieur. Un arrosage est assuré en même temps que le débourrage, mais un affaissement de produits entraîne une explosion dans le cyclone. Cette dernière provoque la rupture des évents du cyclone. Le souffle se propage à l’intérieur du tambour, passe par la trappe ouverte et provoque l’envol de quelques éléments de toiture. Les opérateurs arrêtent le débourrage, quittent l’usine et appellent les pompiers à 12h34. Arrivés sur place, ils éteignent le feu dans le cyclone ainsi que les fumerolles dues aux cendres incandescentes qui se sont propagées partout dans l’usine à cause de son empoussiérage important. L’incendie est maîtrisé vers 13h30. Le site est mis à l’arrêt, les énergies sont coupées.

Les secours préviennent la préfecture qui informe l’inspection des installations classées. L’incendie aurait été maîtrisé plus rapidement si les secours étaient intervenus plus tôt car ils disposent des raccords nécessaires pour se connecter à la bâche souple de 200 m³ du site. Les pompiers rappellent qu’il s’agit du 4ème incident survenu sur le site en un an. L’inspection constate qu’elle n’a jamais été informée.

Les dégâts sont uniquement matériels : évents à remplacer ainsi que quelques tôles en toiture, trappe endommagée, chemin de câbles à nettoyer, pour un coût de 19 k€. Les eaux d’extinction sont confinées dans le bassin de lagunage, 5 t de luzerne non conforme, classées en Bio-déchet, sont envoyées en filière de méthanisation. Un opérateur présente une rougeur sur un mollet.

A la suite de cet accident, l’inspection demande à l’exploitant de réaliser un nettoyage complet de l’usine avant tout redémarrage. Les eaux d’extinction devront être analysées puis traitées en fonction des résultats. L’inspection rappelle que les cuves sont exclusivement dédiées aux réserves incendie et doivent être remplies et leur volumes suivis quotidiennement. L’étude de dangers du site ne prenant en compte que la partie stockage, l’inspection demande à l’exploitant de l’actualiser pour la partie déshydratation / granulation du site. L’exploitant doit aussi revoir sa procédure en cas d’accident, notamment l’appel des secours et la transmission d’information à l’inspection des IC. Un projet d’arrêté préfectoral complémentaire est proposé pour encadrer ces mesures.