Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un dimanche vers 11h15, dans une entreprise de tri, transit et regroupement de déchets dangereux et non dangereux en arrêt d’exploitation depuis 72 h, un feu se déclare dans un bâtiment de stockage de 5 000 m² contenant des déchets de peinture, de solvants, d’acide fluorhydrique et du matériel informatique dont un stockage de lithium. L’incendie se propage et de nombreuses explosions se produisent. D’importantes fumées noires se dégagent. Le personnel est évacué. La population avoisinante est invitée à rester confinée via des messages sur les réseaux sociaux envoyés par la préfecture. En raison du dysfonctionnement de la rétention du site et de son sous-dimensionnement, une partie des eaux d’extinction se déverse dans le réseau d’eaux pluviales provoquant une légère irisation de l’OISE. Les pompiers mettent en place un barrage anti-pollution. Au plus fort de l’intervention, 140 pompiers équipés d’ARI et de sur-chaussures afin d’éviter la contamination par les déchets toxiques sont présents sur site. Le recours à des survols par  drones permet de visualiser la pertinence de la position des moyens, d’évaluer l’impact environnemental sur la rivière, de mettre en évidence des points chauds par thermographie. A 16 h, l’incendie est maîtrisé. Le lendemain, le noyage se poursuit. Les opérations se terminent le surlendemain du départ de feu. Au total, 278 pompiers se sont relayés sur 3 jours.

Un pompier et 5 policiers sont légèrement blessés. L’incendie détruit 5 000 m² de bâtiment et 80 % de la surface du site. La partie administrative de l’entreprise et les entreprises voisines sont préservées.

L’ampleur du sinistre peut être expliquée en partie par une quantité de déchets dangereux présente sur le site plus de deux fois supérieure au seuil autorisé. Les conditions de stockage de ces déchets étaient par ailleurs non conformes aux prescriptions réglementaires. L’absence d’un état des stocks, de l’étiquetage des déchets et d’un plan d’intervention a complexifié la tâche des pompiers.

L’inspection des installations classées demande notamment la caractérisation de l’impact du déversement des eaux d’extinction dans l’environnement et la mise à jour de l’étude de dangers.