Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 10h45, une odeur de soufre se dégage aux abords d’un centre de tri, transit, regroupement des déchets. Une entreprise voisine, située à 150 m, alerte les secours. En début d’après-midi, en ouvrant des canalisations sur le centre de tri, les pompiers constatent un pic olfactif avec une odeur caractéristique d’œuf pourri. Leur détecteur de gaz relève une concentration anormalement élevée en sulfure d’hydrogène (H2S) au niveau des canalisations. L’activité du site est mise à l’arrêt et le personnel évacué.

Les investigations montrent que la pompe de relevage en sortie du bassin de rétention des eaux de ruissellement (470 m³) rejette en continu de l’eau accompagnée par du H2S. L’exploitant ferme la pompe de relevage pour stopper tout rejet dans le réseau d’eau. Avec l’accord des secours, l’activité reprend en circuit fermé avec la pompe de relevage fermée. Le bassin est pompé et curé : les 65 t de boues extraites sont envoyées en traitement. Un employé de l’entreprise voisine est victime d’un malaise.

L’exploitant suppose que la dégradation de matières organiques (fins résidus et poussières de bois, fins résidus et poussières alvéolaires, feuilles…) accumulées dans le bassin de rétention est à l’origine de cette production d’H2S. L’épisode neigeux ayant précédé l’incident a généré la mise en route des pompes de relevage situées en sortie du bassin de rétention, mettant en mouvement la couche aqueuse contenant les matières organiques. L’eau rejetée dans le réseau public contenait ainsi de l’H2S dissous qui s’est libéré dans l’air lors de la circulation du fluide dans les canalisations.

L’exploitant ne réalisait pas de pompage périodique de la partie boueuse du bassin de rétention. Il n’y avait pas non plus de contrôle du niveau d’encrassement de cette cuve. Suite à l’événement, l’exploitant met en place un contrôle périodique de l’état d’encrassement du bassin. Ce dernier sera pompé aussi souvent que nécessaire pour éviter l’accumulation de matières organiques.