Vers 3 h, une explosion suivie d’un incendie se produit dans une enceinte de traitement sous vide d’un centre de traitement des déchets dangereux. Les pompiers protègent 5 autres enceintes de traitement. A 4 h, l’incendie est éteint. Les eaux d’extinction contenant de la mousse sont contenues dans le bâtiment, puis pompées et placées en GRV. Les eaux de lavage des combinaisons de pompiers sont envoyées dans le bassin de confinement des eaux d’extinction. L’explosion a soufflé une trappe de désenfumage de 10 m². Une bâche est mise en place vers 9 h pour éviter la dispersion des fumées résiduelles.
L’incendie provoque quelques dégâts matériels localisés dans un des halls de production : porte de l’enceinte dégondée et projetée, déchets contenus dans l’enceinte projetés en partie à l’extérieur de l’enceinte, projections de plusieurs éléments dans l’atelier.
Un arrêté préfectoral d’urgence impose à l’exploitant d’effectuer des prélèvements et analyses d’herbes, de lait et de légumes dans l’environnement du site pour évaluer la pollution résultant de cet accident (notamment mesure de PCB et dioxines furannes). Les retombées induisent un dépassement du seuil de commercialisation des fourrages jusqu’à 1 500 m à l’est du site. L’étude de danger n’avait pas mis en évidence d’effet toxique en dehors des limites de l’établissement. Le redémarrage des installations est conditionné à la fourniture d’un rapport présentant les causes et les mesures correctives à l’accident. L’activité reprend le 20/03/2018.
Le sinistre est survenu alors qu’un cycle de traitement venait de commencer. Un transformateur électrique contaminé au PCB était en cours de traitement. Une première explosion se produit dans la cuve du transformateur en cours de traitement, puis une 2ème au sein de l’enceinte. L’explosion primaire serait liée à la présence intempestive dans le transformateur:
- de boues/résidus pâteux (combustibles susceptibles de devenir explosifs dans certaines conditions de pression et température) ;
- ou d’un produit de nettoyage des métaux (susceptible de générer des réactions exothermiques en présence de composés organiques).
Suite à cette 1ère explosion ayant endommagé la porte de l’enceinte, les résidus d’huile / PCB présents en fond de l’enceinte se seraient vaporisés (la température ambiante étant de 240 °C), la remplissant de particules fines et produits organiques. Ces aérosols, mélangés à l’air entré dans l’enceinte, se seraient auto-enflammés. Le phénomène n’avait pas été étudié dans l’EDD.
L’exploitant prend plusieurs mesures correctives.
- modification des modes opératoires et de maintenance :
- tronçonnage des ailettes des transformateurs avant introduction dans l’enceinte pour éviter l’accumulation de résidus pâteux ou de boues ;
- suppression des couvercles des transformateurs avant introduction dans l’enceinte pour éviter la création d’espaces confinés ;
- vérification visuelle des cuves des transformateurs avant introduction dans l’enceinte pour retirer tout corps étranger ;
- renforcement des consignes de nettoyage des enceintes de traitement pour éliminer tous les résidus présents en fond ;
- renforcement du dispositif de contrôle de la température dans les enceintes de traitement afin de maîtriser l’homogénéité de la température (permettant la vaporisation de l’ensemble des composés contenus dans les appareils traités).
- dispositions constructives :
- mise en place d’un asservissement assurant un verrouillage électrique de la porte lorsque l’enceinte est en fonctionnement ;
- mise en place d’un asservissement garantissant que l’inertage à l’azote a bien été réalisé avant d’engager le chauffage à 240 °C de l’enceinte ;
- renforcement de l’isolation thermique de la porte de l’enceinte ;
- fragilisation de la porte de l’enceinte de manière à faciliter son ouverture en cas de surpression et mise en place d’un dispositif évitant sa projection en cas d’explosion.
Plusieurs incendies sont survenus sur ce site au cours des dernières années (ARIA 49388, 41794, 41617).
