Pollution
Humain
Environnement
Economique

A 0h15, un feu se déclare dans un centre de stockage de déchets dangereux. Apercevant des flammes autour d’un engin, l’exploitant d’une entreprise voisine alerte les secours. Ces derniers arrivent sur les lieux 45 minutes après car l’adresse communiquée est erronée. Les pompiers ne peuvent pas entrer sur le site fermé et ne possèdent pas les coordonnées téléphoniques de l’exploitant. Ils contactent la société de gardiennage qui leur ouvre. L’exploitant n’est pas prévenu. L’incendie s’éteint de lui-même entre-temps. Une fois sur le site, les pompiers ne trouvent pas de trace de l’incendie, à cause de l’obscurité et du brouillard.

Le lendemain matin, lors de la prise de poste, l’exploitant constate que le flexible hydraulique d’une des pelles mécaniques a fondu et que l’huile qu’il contenait s’est déversée et a brûlé. Une réaction d’auto-inflammation s’est produite sur un lot de déchets provenant d’une fonderie à proximité de l’engin. Cette réaction exothermique est liée à l’oxydation des différents métaux présents dans les déchets. Leur fiche d’identification déchet (FID) indiquant un caractère inflammable et explosif, l’exploitant, lors de la réception, a testé leur réactivité (essais d’inflammation, de contact avec de l’eau et des lixiviats). Ces tests n’ont pas montré de comportement à risque. D’autres déchets, à base des mêmes métaux, provenant du même producteur sont régulièrement stockés sur le site sans causer de problème. L’exploitant a donc accepté les déchets et les a intégrés à son stockage en alvéole. Il s’avère que les déchets n’étaient pourtant pas stables dans de telles conditions de stockage. Il y a eu erreur d’appréciation du caractère inflammable des déchets dans les conditions de stockage en alvéole. La dégradation de l’engin est liée à sa trop grande proximité avec les déchets.

Après l’accident, l’exploitant :

  • prend des mesures organisationnelles pour faciliter l’accès des pompiers au site en cas d’incendie ;
  • relance les pompiers pour la finalisation du plan ETARE ;
  • met en place un protocole de stabilisation pour les déchets de fonderie. Ce dernier consiste à mélanger les limailles de métaux avec de la terre (1/10 de métal), puis à les oxyder par exposition à de l’eau pluviale et à du ciment. La stabilité du mélange résultant est testée et validée par un organisme spécialisé en sécurité industrielle. Ce protocole remplace les tests réalisés à la réception.
  • met en place une consigne pour les conducteurs d’engin exigeant de stationner les véhicules à plus de 15 m des déchets.