Pollution
Humain
Environnement
Economique

À 17 h, une fuite de bitume brut chaud est constatée en pied d’une cuve dans une usine de fabrication de bitumes et d’émulsions routiers. Le réservoir contient 30 t d’un mélange de bitume et d’acide polyphosphorique. Le produit, à 160 °C, s’écoule dans la cuvette de rétention. La cuve est vidangée vers une autre capacité de stockage par le biais d’un camion porteur. À 18h20, la vidange est terminée. Un fond de produit, correspondant à la quantité non vidangeable soit 1 t, reste dans la cuve. Le personnel quitte les lieux vers 18h30.

À 21 h, un sous-traitant resté sur site détecte de la fumée et des flammes au pied de la cuve. Il alerte les secours et l’exploitant. À leur arrivée, ils constatent que la fuite a repris. Du produit s’écoule dans la rétention et des câbles électriques sont enflammés. L’installation est mise en sécurité. La vanne d’isolement du réseau d’assainissement est fermée. Les pompiers arrosent la cuve et maîtrisent le sinistre. Une société spécialisée  récupère et traite 1 t de bitume et 1 m³ d’eau d’extinction collectés dans la cuvette. Les dégâts sont estimés à 120 k€.

L’exploitant réalise une expertise de la cuve à l’origine de la fuite. Une corrosion importante y est découverte : cratères et sous-épaisseurs sont détectés sur le fond de cuve. En première hypothèse, cette dégradation a été provoquée par l’incompatibilité entre l’acier de la cuve et l’acide polyphosphorique, introduit avant le bitume selon les procédures d’exploitation. Par ailleurs, après sa vidange, les alimentations électriques des résistantes chauffantes de la cuve n’ont pas été coupées. Ceci aurait provoqué l’inflammation du mélange et du calorifuge imprégné de bitume.

L’exploitant suspend l’activité du mélange en cause. Il initie des travaux de développement d’un nouveau procédé de fabrication. Il modifie sa procédure de consignation électrique afin que les cuves ne soient plus alimentées électriquement lorsqu’elles sont arrêtées. Le fond de la cuve est remplacé.