Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 3h05, dans l’unité de valorisation organique (tri, méthanisation, compostage) d’un centre de traitement de déchets, un feu se déclare dans les zones de tri des ordures ménagères et de traitement de l’air (bâtiments de 4 700 m² situés en amont de la méthanisation). Le système de détection incendie se déclenche. Le gardien se rend sur place et alerte les secours. Les pompiers protègent le méthaniseur et le gazomètre.

L’incendie est éteint vers 7h50. Au cours des opérations de déblai, des foyers résiduels sont découverts au niveau des biofiltres. Les pompiers rencontrent des difficultés pour dégarnir le bardage des filtres et ainsi accéder aux foyers. Ils noient les équipements par le haut. Ils finissent de maîtriser le sinistre avec de la mousse le surlendemain vers 11h45. Le site est surveillé durant 2 jours.

Conséquences et suites

Au cours de l’intervention, les eaux d’extinction sont réutilisées en circuit fermé en complément des bâches incendie et du poteau incendie. Ces 3 000 m³ d’eaux sont confinées et évacuées par camion vers une station d’épuration industrielle.

Les bâtiments abritant le traitement de l’air et le tri mécanique des ordures ménagères sont à démanteler et reconstruire intégralement. Ces travaux devraient durer plus d’un an. Une partie des employés est en chômage technique. Les flux d’ordures ménagères sont orientés vers d’autres installations de traitement. Les réseaux et équipements de traitement et valorisation du biogaz sont balayés à l’azote. Les équipements biogaz sont mis en cocon.

Les déchets et la matière organique en cours de traitement sont envoyés vers d’autres filières.

Les activités de tri et transfert de bois, non impactées par l’incendie, sont maintenues.

Analyse des causes

Les derniers agents d’exploitation et de maintenance ont quitté le site la veille du départ de feu vers 20 h. Lors de sa dernière ronde, vers 2h30, le gardien n’a rien détecté.

La vidéosurveillance révèle l’apparition précoce de fumées s’échappant des tunnels de séchage/compostage et de flammes au niveau de l’unité de traitement de l’air.

Selon l’exploitant, un problème électrique serait à l’origine du sinistre. Le feu se serait déclaré dans une galerie technique située derrière les tunnels de séchage/compostage. Un expert technique en identifie la source au niveau d’un ventilateur.

Les flammes se seraient propagées via les gaines de ventilation en polypropylène et les câbles électriques.

Retour d’expérience et mesures prises

L’unité de valorisation organique a été mise en service en avril 2014.

En 2015, 3 départs de feu (bennes de refus et tunnel de séchage/compostage) ont été rapidement maîtrisés. Ils ont conduit à la mise en place mesures de maîtrise des risques complémentaires : rondes de surveillance par le gardien, installation de caméras thermiques dans les zones à risques.

L’exploitant doit mettre à jour son étude de dangers en intégrant les enseignements de ce nouvel événement. La remise en service de l’unité de valorisation organique est conditionnée à la mise en œuvre des mesures préventives et correctives.

L’exploitant prévoit notamment :

  • d’améliorer la détection d’un incident :
    • mise en place de caméras thermiques pour repérer les points chauds ;
    • installation de systèmes de détection de fumée dans les gaines de ventilation ;
    • présence de personnel technique 24h/24h.
  • de limiter la propagation d’incendie, avec l’installation :
    • de tronçons de gaines de ventilation incombustibles au niveau des traversées de bâtiments ;
    • de clapets coupe-feu sur les gaines de ventilation ;
    • de tronçons de câbles électriques avec un revêtement intumescent ;
    • de bandes transporteuses incombustibles au niveau des traversées des bâtiments.
  • d’améliorer les capacités d’extinction :
    • installation de réseaux d’extinction dans les zones inaccessibles (biofiltres) ;
    • réalisation d’une étude de sécurité incendie pour identifier des solutions techniques et organisationnelles à mettre en œuvre.