Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine chimique, le disque de rupture d’un réacteur éclate à 11h35 lors d’une opération d’hydrogénation sous pression. La cuve renferme 3 000 l d’un mélange d’éthanol (solvant inflammable et toxique), de produit de coloration rouge pour cheveux, de catalyseur (palladium sur charbon) et d’hydrogène. Sous l’effet de la décompression, une partie du milieu réactionnel (411 kg d’éthanol et 23 kg de produits de synthèse) est expulsée et retombe sur le toit du bâtiment. Ce dernier se retrouve ainsi coloré en rouge. L’alarme est déclenchée à 11h37. Le personnel se confine et le site est mis en rétention.

Le POI est déclenché à 11h41. Le procédé est mis en sécurité : arrêt de l’alimentation en hydrogène du réacteur et mise sous azote. La vanne du réseau d’eaux pluviales est fermée pour confiner les eaux polluées. L’exploitant informe les entreprises voisines ainsi que la municipalité et l’inspection des installations classées. Le réseau eaux polluées est nettoyé par hydrocurage. Les 70 m³ d’effluents générés sont traités dans l’évaporateur du site. Une dizaine de kg d’éthanol est rejetée à l’atmosphère. Le POI est levé à 12 h.

L’enquête interne montre que la pression maximale de service (PS max) du disque était de 2,83 bar au lieu de 3,7 bar. Or, le procédé d’hydrogénation monte jusqu’à 2,9 bar. Suite à un changement de référence, le fournisseur du disque n’avait pas validé les caractéristiques (PS max) du nouveau modèle qu’il proposait à l’exploitant. Ce dernier n’était pas non plus informé du changement de référence. De plus, un montage par empilement du joint et du disque en graphite à l’occasion du contrôle décennal un mois avant avait peut être fragilisé le disque.

L’exploitant révise les documents de qualification des réacteurs en incluant la PS max des disques de rupture. Il fait vérifier la PS max des disques en place sur les autres réacteurs travaillant sous pression et procède au changement des disques de PS max trop faible par rapports aux spécifications. Le personnel de maintenance est sensibilisé à l’importance d’un montage adéquat des disques de rupture sur les réacteurs.