Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une coopérative fruitière traitant et conditionnant des pommes, un violent incendie embrase vers 20 h un bâtiment de 15 000 m² bordant l’A11. Une abondante fumée est émise. Une cartonnerie de 14 000 m² située à 40 m est soumise à un fort rayonnement thermique. Des immeubles d’habitations se dressent à moins de 100 m. L’incendie est visible à 40 km. Un témoin extérieur donne l’alerte. Sur place vers 20h15, le responsable maintenance coupe l’électricité sur le site. L’intervention qui mobilise d’importants moyens (121 pompiers et 42 engins), est difficile : zone en feu gigantesque, une seul face accessible, stockages extérieurs, matières combustibles en quantité (bois), présence de frigorigène, panneaux sandwichs à âme de mousse polyuréthane, grands volumes techniques sous toiture et charpente métallique non protégée… Un périmètre de sécurité est établi et la circulation est interrompue sur l’autoroute. Le personnel évacue un stock extérieur de caisses en bois palettisables (800 m² sur 6 m de haut) proche des entrepôts réfrigérés, 14 bouteilles de 60 kg de frigorigène chloro-fluoré (R22) stockées sur le site par le frigoriste sont arrosées puis récupérées par la société de thermoréfrigération. Le feu est circonscrit à 6 h et l’intervention des secours s’achève le 04/04 à 11 h. Le maire, le service des eaux et une cellule opérationnelle de prévention des risques étaient sur les lieux. Plus de 80 % des entrepôts réfrigérés se sont effondrés (seules 7 chambres froides n’ont pas été atteintes) et les zones extérieures sont couvertes de déchets générés par l’incendie ; 2 000 t de pommes sont perdues ou rendues impropres à la consommation. L’atelier de pré-calibrage et les chaînes de conditionnement sont à l’arrêt pour une durée indéterminée ; 40 employés sont en chômage technique. Seul 1/10ème (250 kg) du frigorigène chloro-fluoré de type R22 utilisé a été épargné dans l’incendie, mais tout le R407 a été détruit. Non contenues sur le site en raison de l’impossibilité d’approcher de l’établissement avant maîtrise de l’incendie, les eaux d’extinction noires et très odorantes ont rejoint un bassin en aval immédiat de l’usine et jouxtant l’autoroute. Elles sont analysées (pH 7…) puis rejetées dans le milieu naturel. L’établissement n’était pas répertorié par les pompiers dont le centre de secours est à 800 m. Selon l’exploitant, il s’agit du 1er sinistre connu par sa société en 45 ans d’existence. Une société de gardiennage est mandatée pour sécuriser le site. Les autorités administratives suspendent le fonctionnement des installations jusqu’à réalisation des mesures d’urgence décidées à la suite du sinistre : nettoyage des lieux, analyse des causes et circonstances de l’accident, analyse et traitement des eaux d’extinction, cartographie et quantification d’une éventuelle pollution des sols / nappe (terrains survolés par les fumées, infiltration des eaux d’extinction…), études des unités éventuellement indirectement impactées (effets dominos), travaux et aménagements préventifs / curatifs à réaliser pour mettre en sécurité le site (amiante…), évaluation et mise en oeuvre de mesures pour éviter le renouvellement d’un tel sinistre avant éventuelle reprise des activités. Les bâtiments sont démolis et les déchets sont évacués. Selon les propos d’un expert judiciaire repris dans la presse, un arc électrique à proximité d’une chambre froide aurait provoqué la chute de faux-plafonds qui se seraient ensuite enflammés. L’établissement disposait d’une alarme incendie et anti-intrusion reliée aux smartphones des responsables et à une télésurveillance, mais la centrale d’alarme n’a pas fonctionné neutralisée semble-t-il par la foudre quelques jours auparavant. L’établissement sera reconstruit plus d’un an plus tard sur un site distant de 30 km. L’ensemble des nouveaux bâtiments bénéficient d’une détection automatique incendie. Une extinction automatique par sprinkleur couvre l’ensemble des locaux, à l’exception des parties de stockage sous atmosphère à faible taux d’oxygène. Les locaux de stockage et les chambres froides sont séparés par des murs coupe-feu. La construction de ces bâtiments a coûté 11 M€ dont 460 k€ pour l’installation sprinkleur.