Vers 0h10, le chef de quart d’une raffinerie présent en salle de contrôle constate la perte des paramètres de suivi de l’unité de distillation atmosphérique (pression et niveau de fond de la colonne de distillation) et actionne l’arrêt d’urgence de l’unité. Des employés présents à proximité de l’unité voient des flammes d’une dizaine de mètres de haut dont le foyer se situe au niveau d’une pompe d’extraction de kérosène. Ils tentent d’éteindre le foyer au moyen d’extincteurs mais le feu reprend. Le service de sécurité du site intervient avec deux moyens mobiles pour étendre un tapis de mousse, le foyer est éteint vers 0h25. Le POI n’est pas déclenché car le sinistre est maîtrisé avant que la cellule de crise ne soit montée.

L’arrêt de l’unité et des transferts ont permis de limiter l’alimentation de l’incendie et le volume de produit répandu. Les produits en cours de distillation ont été envoyés à la torche. Le kérosène est récupéré dans un bassin de décantation, puis pompé et envoyé pour destruction sans période de stockage sur site. Aucune pollution des eaux résiduaires n’est constatée par la station de traitement du site. L’inspection des installations classées, informée à 2 h, se rend sur place dans la journée. La pompe d’extraction de kérosène est située à proximité du pied de la colonne de distillation dans une zone encombrée. La peinture de la pompe et des équipements alentours est endommagée et les faisceaux plastiques des câbles ont fondu.

Une rupture de type cisaillement est identifiée au ras du bloc de flushing, une partie du piquage est restée dans le filetage. La pompe accidentée était utilisée en remplacement de la pompe principale partie en révision deux jours avant. L’exploitant laisse l’unité à l’arrêt tant que les travaux et tests de fonctionnement/redémarrage n’ont pas été réalisés. Il estime que la rupture de piquage serait liée à un phénomène vibratoire. Il modifie le piquage du circuit de flushing et prévoit une surveillance du dispositif lors du redémarrage de l’unité.