Pollution
Humain
Environnement
Economique

A la suite d’une erreur de manipulation (inversion de bouches de dépotage) lors d’une livraison dans une station d’épuration (STEP), 1 500 l de javel sont déversés dans une cuve contenant du polychlorure d’aluminium. Le véhicule arrivé vers 8h30 sur le site est installé à 8h50 au poste de dépotage. Les documents de transport du livreur ne sont pas contrôlés et la check-list de dépotage prévue par la procédure du site n’est pas établie. Le chauffeur connecte le flexible de dépotage à sa citerne ; un opérateur lui indique par geste et oralement la bouche de dépotage sur le manifold du poste de la station. La manche connectée sur la bouche indiquée par l’opérateur, le chauffeur met le compresseur camion en service et le dépotage commence vers 9 h. Vers 9h15, les opérateurs de la station détectent des “problèmes sur la sonde de niveau de la cuve de polychlorure d’aluminium” ; ils se rendent compte de leur erreur – le produit reçu est de la javel – et déclenchent la procédure d’alerte. La livraison en cours est arrêtée. Le mélange incompatible provoque un dégagement de chlore dans les locaux situés au 3ème sous-sol. Le chauffeur du camion-citerne ainsi que 3 employés du site sont incommodés ; ils seront hospitalisés pour surveillance médicale.

Un périmètre de sécurité de 80 m est mis en place et la ventilation spécifique de l’établissement permet d’évacuer les vapeurs par une cheminée vers une zone non urbanisée. La circulation des piétons aux abords du site est interdite pendant plusieurs heures.

Une série de manquements a conduit à l’accident : pas de contrôle des documents de transport du livreur à l’arrivée sur site, opérateurs de la STEP non formés ADR, absence de procédure affichée au point de livraison, consignes orales données “à la va-vite” par les opérateurs de la STEP sans vérification, par “habitude” de livraison. Les bouches de dépotage sont identifiées, mais sans les codes ONU des produits. Le chauffeur, formé, aurait dû relever l’erreur de l’instruction donnée par l’opérateur, mais il a appliqué les indications sans poser de question.

Le transporteur rappelle à ses chauffeurs les mesures de sécurité à respecter lors de leur arrivée sur site : inspection du poste de dépotage (environnement, indications sur les bouches, sécurité), transmission des documents de transport au dépoteur avec indication du produit livré, pas de manipulation des installations du client sans accord signé.