Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un rejet de chlore (Cl2) se produit dans une usine métallurgique spécialisée dans la production de nickel. A 8h20, l’alarme Cl2 de l’unité d’attaque acide de la matte (minerai de nickel) se déclenche à la suite d’une dérive du process. L’installation se met en sécurité mais les 2 groupes redresseurs, qui alimentent en électricité l’unité de production de nickel par électrolyse située en amont et qui génère le chlore, ne s’arrêtent pas. A 8h22, une fuite dans l’atelier de compression de Cl2 à la suite d’une défaillance d’un joint de vanne, incident sans lien avec le précédent, entraîne l’arrêt automatique des compresseurs mais à nouveau les 2 groupes redresseurs restent en fonctionnement. L’opérateur en salle de contrôle déclenche manuellement l’arrêt à distance, sans succès. A 8h30, la charge des 2 redresseurs est abaissée au minimum à partir des commandes en salle d’électrolyse. Durant les 10 min précédent la baisse de charge, le Cl2 qui en cas d’incident est normalement neutralisé dans une tour de lavage à la soude, a été rejeté à l’atmosphère. En effet, l’installation de traitement n’est dimensionnée que pour traiter un flux limité de gaz, l’unité d’électrolyse étant en principe conçue pour s’arrêter automatiquement lors d’une détection de Cl2 dans la cheminée. La quantité de chlore rejetée est estimée à 7 kg. Aucun blessé n’est à déplorer. Le POI n’a pas été activé.

Un fusible électrique défaillant (fondu) sur le circuit de commande d’un disjoncteur est à l’origine de l’accident. L’enquête révèle aussi que ce fusible n’avait pas été positionné conformément au schéma électrique (installé sur le circuit de commande au lieu de celui des signalisations). Le calibrage du fusible était également insuffisant à la suite du remplacement d’un disjoncteur par un appareil de plus forte puissance, fin 2008. L’exploitant met en place une alarme de défaillance du circuit électrique des disjoncteurs en salle de contrôle, asservit la baisse de charge des redresseurs à la mise en sécurité de l’unité d’électrolyse et réalise une étude de sécurisation des disjoncteurs. Il doit également compléter son étude de dangers pour prendre en compte une fuite de chlore ayant un débit plus important en l’absence d’arrêt des groupes redresseurs.