Lors du dégazage d’un iso-conteneur préalablement vidangé sur un site chimique, un jet de brome (Br2) brûle la jambe d’un opérateur. L’accident a lieu le matin en présence de 2 opérateurs travaillant sous cagoule ventilée et d’un chef de poste, le dégazage s’étant déroulé durant le poste de nuit (les circuits de l’unité sont alors isolés). Lors du débranchement de la connexion “phase liquide” de l’iso-conteneur vidangé, du Br2 fuit légèrement sur la bride de la vanne du réservoir. L’opérateur ouvre alors la vanne “phase liquide” du conteneur, provoquant une remontée de Br2 liquide à l’origine de l’accident. La vanne est refermée aussitôt. L’opérateur blessé, sorti du local aidé par un collègue, est placé sous une douche de sécurité puis hospitalisé pour 24 h. Il est brûlé à la jambe et intoxiqué par les vapeurs bromées qu’il a respirées lors de son passage sous la douche. Le local de dépotage étant confiné et équipé d’un dispositif de traitement de l’air, aucune conséquence environnementale n’est relevée : les détecteurs de Br2 dans le local se sont déclenchés contrairement à ceux situés hors de l’unité.

Une analyse de l’accident montre :

• que la vanne “phase liquide” sur le tube plongeur du conteneur a été ouverte alors que la ligne était déconnectée et que seule la clarinette avait été dégazée ;
• que les vérifications et contrôles effectués lors de l’opération sont insuffisamment consignés ;
• que l’opérateur n’était pas habilité à manipuler les vannes alimentant la fabrication.

Diverses mesures sont prises :

• rappel des modes opératoires au personnel (interdiction d’ouvrir une vanne d’iso-conteneur lorsque les brides sont déconnectées) ;
• révision du mode opératoire détaillant les opérations de dégazage ;
• branchement et débranchement des conteneurs ;
• mise en place de rapports de poste opérateurs plus détaillés pour la relève ;
• réflexion sur le renforcement des équipements de protection individuel (combinaison anti-acide et bottes)…