Dans un local de papeterie, un feu se déclare vers 21h dans un tas de 25 m³ de bandes de papier (cassées lors du séchage et en attente de revalorisation) et se propage rapidement à un stockage de 150 t de bobines rebutées. Le local est contigu à un bâtiment de stockage de produits finis où l’incendie s’étend à la première travée de bobines commercialisables (papier blanc et papier kraft). Alertés par un opérateur, les secours internes déclenchent le POI. Suivant les procédures d’alerte, ils mettent en oeuvre 4 lances incendie et activent le réseau sprinklé sur la première travée de stockage, ce qui leur permet de circonscrire rapidement l’incendie du hangar de produits finis. Néanmoins, la cartouche gaz actionnant l’ouverture des dômes de désenfumage n’a pas fonctionné. Pour venir à bout de combustions restées latentes dans les bobines rebutées, les pompiers appelés en renfort doivent lutter jusqu’à 6h30. Dès le déclenchement des opérations de défense, l’exploitant fait dévier unitairement tous les rejets usine (2 500 m³), y compris les 400 m³ d’eaux d’extinction collectées, vers un bassin de 5000 m³ où ils seront contrôlés. Les pertes matérielles sont estimées à 50 000 euros (détérioration de bardages, dispositif de désenfumage défectueux…). La perte d’exploitation est estimée à 750 000 euros, 40 tonnes de bobines commercialisables ont été détruites par le feu alors que 1 500 autres tonnes ont été dégradées par l’aspersion des sprinklers. Selon l’exploitant, l’incendie pourrait être dû à un chariot élévateur (frottement, anomalie électrique ou mécanique) ou à une cigarette mal éteinte, bien qu’il soit interdit de fumer dans les locaux où s’est déclaré le sinistre. L’Inspection des Installations Classées propose à l’exploitant d’examiner les conditions matérielles de stockage des bandes cassées et des bobines rebutées : règles de positionnement, de circulation, de tenue en propreté des locaux et respect de l’interdiction de fumer. Elle lui demande également d’analyser le positionnement et la tenue au feu des boîtiers de désenfumage qui n’ont pas rempli leur rôle, de vérifier leur fonctionnement et la périodicité à laquelle ils sont testés.