Une usine d’additifs et de lubrifiants rejette 110 t de dioxyde de soufre (SO2) à l’atmosphère. L’unité concernée transforme en soufre l’hydrogène sulfuré (H2S) sous-produit lors de la fabrication de phénate de calcium (40 000 t/an), elle traite chaque jour 6 t d’H2S. Le traitement comprend une absorption en phase humide de l’H2S, une réaction d’oxydoréduction, puis l’extraction et le traitement du soufre qui est ensuite recyclé en fabrication. Cette unité pilote, mise en service en 1997, a déjà connu plusieurs incidents : étanchéité défaillante du bassin d’absorption lors de son démarrage en 1997, perte d’activité de la solution d’oxydoréduction, dysfonctionnement de l’incinérateur associé nécessitant l’arrêt de l’unité de traitement H2S (6 jours en 2002) avec rejet à l’atmosphère de 36 t de SO2. Cette nouvelle émission de SO2 est due à l’arrêt de l’installation d’extraction du soufre en partie colmatée par ce dernier. Les opérateurs doivent également arrêter l’unité de traitement d’H2S et la production de phénate pour pénétrer dans les installations et les nettoyer intégralement. Durant cette phase d’arrêt, les évents des réacteurs contenant notamment de l’H2S sont dirigés vers une torchère. Le nettoyage des installations conduit ainsi au rejet des 110 t de SO2 et à la production de 50 t d’eaux polluées à traiter. L’accident a pour origine une accumulation anormale et pour une raison inconnue de soufre dans les installations. La remise en état de l’unité, prendra une vingtaine de jours. L’exploitant qui évalue le taux de disponibilité de l’unité de traitement entre 90 et 95 % est en relation permanente avec la société propriétaire du brevet du procédé pour apporter des améliorations à l’unité. A la suite de cet incident, les installations sont modifiées : révision des rampes de diffusion du liquide catalytique pour optimiser l’absorption d’H2S, implantation d’un dispositif d’agitation dans la zone où a eu lieu le dépôt de soufre pour prévenir tout nouveau colmatage des équipements…