Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans un atelier de conditionnement de sodium (Na), un feu d’huile se déclare à 18h45 sur des vannes au-dessus d’un réservoir susceptible de contenir 52 t de Na, mais heureusement vide au moment des faits, jouxtant une autre capacité contenant 15 t de Na. Ces capacités tampons sont pressurisées à 7 bar pour transférer le Na sur le site de l’usine chimique. Le réservoir vide, qui doit subir l’épreuve décennale réglementaire, est en phase finale de nettoyage à la vapeur sèche avant balayage à l’azote.

Trois pompiers internes vident la vingtaine d’extincteurs à poudre présents dans et à proximité de l’atelier, puis projettent sur le foyer du carbonate de sodium anhydre par sacs de 40 kg, mais les 2 torchères ne s’éteignent pas. La vidange du circuit d’huile (4 m³) dans un bac tampon vide proche de la salle de commande à 30 m de l’atelier est lancée. Celle-ci se révèle incomplète en raison la géométrie des canalisations. Les secours externes arrivent en plusieurs vagues. Une quantité massive de carbonate de sodium est utilisée sans succès sur le foyer qui, à plusieurs mètres du sol, ne peut être recouvert de poudre. Des lances à azote sont utilisées pour raréfier localement l’oxygène. Une plateforme est installée sur le réservoir vers 21h30 pour tenter de retenir le carbonate. Le circuit est finalement purgé 30 minutes plus tard par le biais d’une canalisation de petite section. L’intensité du feu baisse rapidement. Bien que local, l’incendie n’est éteint qu’après 3h20 d’intervention compliquée par l’emplacement du foyer et l’impossibilité de purger rapidement et totalement le circuit d’huile.

La forte chaleur générée fait éclater en partie le toit en éternit du local et endommage des éléments en plastique au centre de l’atelier. Un intervenant extérieur installe au lever du jour des bâches pour protéger le sodium présent dans le hall. Le feu a pour origine une inflammation d’huile chaude pulvérisée à travers un joint fuyard. Cette fuite résulte d’une surpression dans le serpentin d’huile thermique chauffé par l’hydrolyse exothermique du Na résiduel contenu dans le réservoir au contact de la vapeur d’eau de nettoyage. Aucune pollution notable du milieu naturel ne sera observée. L’exploitant prend plusieurs mesures : modification de la procédure de révision décennale des réservoirs (eau remplacée par un autre fluide…), étude de la vidange complète des circuits d’huile, réorganisation des secours internes (POI).