Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une fuite de coupes légères de pétrole suivie d’un feu de nappe se produit à 15 h au cours des travaux de maintenance dans une raffinerie. L’accident survient sur une ligne de 750 mm de diamètre menant à la torche autour de laquelle un échafaudage est installé pour permettre l’enlèvement d’un robinet-vanne.

La température ambiante est proche de zéro (gel), ce qui permet à des liquides de condenser dans les tuyaux de la torche. La ligne de torche à proximité de la vanne était supposée être isolée des autres parties en chantier sur la torche, purgée et testée.

Quatre travailleurs préparent l’enlèvement de la vanne ; alors que la majorité des boulons sont retirés, le joint s’ouvre légèrement et du liquide coule par l’écart entre les brides. Les travailleurs vont rechercher conseil, après vérification de la vanne, il est conclu de continuer. Des marteaux non étincelant sont fournis à l’équipe avant de poursuivre le travail. Une fois tous les boulons retirés et alors que la vanne commence à être retirée à l’aide d’une grue, des centaines de litres de liquide se déversent en nappe au sol. Un nuage de vapeurs inflammables se forme et s’enflamme sur le compresseur d’air à proximité servant à fournir l’air des appareils respiratoires de l’équipe de maintenance ; l’incendie se propage à toute la zone de travail.

Deux travailleurs réussissent à échapper à l’incendie, mais un monteur et un arrimeur sont engloutis par les flammes et tués. L’incendie brûlera sous surveillance pendant près de deux jours, tandis que le reste de la raffinerie est arrêté et le système de torche purgé à l’azote. Les coûts des dommages matériels (tuyauteries, câbles électriques, équipements, grues, compresseur…) sont estimés à 0,28 M d’euros.

L’enquête accident révèle un certain nombre de défaillances techniques et organisationnelles. Les mesures suivantes sont établies :

  • tout travail sur le système de torche de la raffinerie devra être autorisé à un niveau haut de la direction. Les méthodes de travail et les précautions de sécurité devront être détaillées par écrit et acceptées par les représentants de plusieurs unités de la raffinerie qui, devront assurer de près le suivi des travaux ;
  • chaque vanne devra comporter une indication de sa position ; des orifices sont ajoutés à la base de vannes d’isolement critiques pour permettre une injection de vapeur à même de dissoudre des blocages ;
  • la performance de la purge de la torche sera vérifiée ;
  • les lignes seront purgés à l’azote pour effacer toute trace résiduelle de gaz inflammables et pour inerter l’intérieur des tuyaux (qui peuvent contenir des dépôts pyrophoriques) ;
  • les brides seront écartés progressivement avec des boulons encore en position jusqu’à ce que le contenu de la ligne puisse être identifié ;
  • des plateaux seront utilisés pour recueillir des éventuelles fuites de liquide ;
  • les compresseurs à moteur diesel seront évités à proximité des travaux ; aux endroits non couverts par le système d’air de la raffinerie, les appareils respiratoires seront munis de leur propre stockage d’air ;
  • les voies d’évacuation des plates-formes d’échafaudage et de toute zone de travail doivent toujours être disponibles ;
  • assurer une protection incendie en prévision lors de travaux.

Cet accident est suivi de 2 autres dans un délai de 3 mois, respectivement les 22/03 (ARIA 6189) et 11/06.