Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un feu se déclare vers 2h50 dans le local électrique d’une papeterie. Pris dans les flammes, 4 transformateurs se vident entièrement, un 5ème à moitié ; le diélectrique contenant des PCB se disperse. Le Préfet prend un arrêté d’urgence sur proposition de l’inspection des IC eu égard au risque de contamination par les dioxines et furannes générés lors de l’incendie. Cet arrêté impose des investigations pour déterminer l’ampleur de la contamination et suspend l’activité de l’usine. Sa remise en service est subordonnée à la fourniture par l’exploitant des justificatifs et autorisations prévus dans l’arrêté préfectoral.

Un suivi épidémiologique est mis en place durant 1 an pour 96 personnes présentes lors du sinistre (pompiers, employés, journalistes, habitants voisins). Compte tenu de la trajectoire des fumées, une zone en forme de cône de 30° de 2,5 km est placée sous surveillance avec interdiction de consommation des productions végétales. Une centaine de prélèvements sur des suies, éléments de construction, sols, eaux et végétaux montre la présence de dioxines et de furannes à des teneurs plus élevées à proximité du point d’émission.

Un arrêté pris le 4/07/2001 fixe les conditions pour la remise en service partielle et progressive des installations (décapage de sols et nettoyage) et impose notamment le recensement et l’élimination sous 1 an des installations de PCB encore présentes sur le site.

Au vu des résultats de 3 séries d’analyse portant sur les végétaux, les sols et les eaux montrant que la présence de PCB et dioxines ne peut entraîner de dépassement de la dose journalière admissible, les interdictions concernant les terrains extérieurs sont levées 25 jours plus tard. Les bâtiments et terrains de l’usine sont décontaminés, ainsi que sur 2 habitations proches du site.

La quantité de PCB perdue a été évaluée à 600 kg (sur 2 800 kg présente initialement) et la quantité de dioxines émises à 13 kg. Le bâtiment atteint par l’incendie est fortement endommagé, les dommages étant évalués à 15,2 MF€. Le feu pourrait avoir été initié par un court-circuit ou au mauvais état d’un élément électrique. Le scénario incendie d’un transformateur n’avait pas été envisagé dans l’étude de dangers.

Au total, 26 transformateurs contenant des PCB seront progressivement éliminés du site jusqu’en août 2002. Malgré les actions menées depuis plusieurs années par l’inspection, l’enlèvement des transformateurs incendiés et des terres décapées est cependant toujours en cours de finalisation à l’été 2008.

La gestion de cet accident met également en évidence la nécessité d’une concertation étroite entre les différents services de l’état, d’une communication en temps réel au bénéfice des différents acteurs, ainsi que d’un suivi sur la durée des suites données par l’exploitant.

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