Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une zone de stockage d’une raffinerie la robe d’un bac à toit fixe (en fin de remplissage) de 15 000 m³ contenant 13 500 m³ de résidus HTS (130 °C) se déchire à 3 h. Le flot d’hydrocarbures détruit 2 bacs de 15 000 m³ situés dans la même cuvette de rétention et en endommage un autre. La vague submerge les merlons et inonde 8 ha du site, des canalisations de résidus lourds et gazole situées à 50 m du réservoir sont tordues, arrachées ou projetées contre les merlons des cuvettes voisines. Faute d’ignition, l’incendie est évité. A 3h20, les services de sécurité internes sont alertés. A 3h40, la procédure d’alerte générale est déclenchée et un PC de crise est constitué vers 4 h. A l’extérieur de la raffinerie, les gendarmes effectuent une ronde et les pompiers de Berre sont alertés mais n’interviennent pas. La pollution de l’Etang de Berre est évitée grâce à la mise en place d’un barrage flottant et au détournement des eaux résiduaires chargées de produit vers un bassin d’orage de 20 000 m³. Le produit s’est rapidement figé dans l’usine et le bassin de rétention ce qui a facilité son confinement. Un pompier et un opérateur sont légèrement blessés. Les premiers engins de déblaiement sont opérationnels à partir de 7h20 et le produit gratté est amené sur une aire de la raffinerie dans d’anciens lits de décantation. L’exploitant contrôle les pipelines d’éthylène et de CVM qui ont été déplacés et déformés par la vague d’hydrocarbures.

La corrosion sous contrainte associée à la fatigue sont vraisemblablement à l’origine de la fissure initiale. La déchirure a pris naissance le long d’une soudure verticale interne d’une plaque obturant une ouverture pratiquée sur le bac en 1981 dans le cadre de travaux. Dans cette zone préexistait une fissure de 1,05 m de longueur et de 2,5 mm de profondeur maximale observée sur 0,70 m. Bien qu’elle ait indéniablement constitué le point faible du réservoir, il est probable que cette fissure n’ait pas été directement à l’origine de la rupture. Des poches d’eau en fond de bac, provenant de la condensation de la vapeur d’inertage, piégées sous le résidu de densité 0,95, seraient entrées en contact avec le serpentin de réchauffage ou des zones de résidu plus chaudes et se seraient vaporisées. En effet, d’après les relevés d’exploitation, il a été constaté une augmentation anormale du débit de vapeur de 16 t/h le 22/12 à 27 t/h avant l’accident et sur 8 évents d’explosion de 0,8 m de diamètre, plusieurs étaient bloqués en position ouverte depuis quelques jours : les opérateurs ne constataient plus d’échappements de vapeurs à la cheminée et 3 évents ont été retrouvés ouverts après l’ouverture brutale du bac. Cette vaporisation brutale d’eau sous le résidu aurait provoqué une surpression dans le réservoir puis sa rupture. Par ailleurs, aucune erreur de conduite d’unité ou d’opération du bac ne peut être mise en exergue.

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