Pollution
Humain
Environnement
Economique

Lors du dépotage d’une citerne dans l’unité de production d’acides et dérivés nitrés d’une usine chimique, un disque de rupture se rompt vers 6h45 sur une ligne reliant un stockage cryogénique d’ammoniac (NH3) de 340 t de capacité théorique (-33 °C sous 1013 mb, 310 t utiles) à un gazomètre. En 105 min, entre le début supposé de la fuite et sa découverte par les employés, 2,4 t d’NH3 sont émises à l’atmosphère. Un tiers extérieur prévient les pompiers 25 min plus tard. Un nuage toxique dérive sur 4 km à une vitesse moyenne de 0,3 m/s. 20 min et 3 tentatives seront alors nécessaires aux opérateurs, alertés vers 7h15, venant de prendre leur quart pour fermer la vanne à chaîne isolant le disque rompu. La 1ère tentative avait échoué après que la chaîne ait sauté et que la poulie se soit coincée. L’opérateur gêné par l’NH3 qui pénètre dans la combinaison mal ajustée qu’il avait enfilé, abandonne la 2ème. Le stockage de conception ancienne ne disposait d’aucun enregistrement de sa pression interne. La population voisine invitée à se confiner, ne sera victime que de désagréments olfactifs et oculaires passagers jusqu’à 9h30. Plusieurs dysfonctionnements impliquant les installations situées en aval ont précédé l’accident. L’exploitant en tire plusieurs enseignements : fonctionnement dégradé non totalement intégré par l’opérateur lorsque la citerne est mise en dépotage, entretien et contrôle insuffisants des dispositifs de mesure (débitmètre mal étalonné) et des dispositifs de protection (disque de rupture mal installé, vanne de sécurité difficile à fermer…), défaut de conception (régulation manuelle de la pression, manque de visibilité entre le poste de dépotage et le bac à remplir…), pas de détection d’une fuite (alerte donnée par les voisins), difficultés d’utilisation des moyens de protection (choix, formation à l’utilisation, exercice), transfert de consignes et d’informations entre agents postés, procédure d’intervention (mise en sécurité des installations, isolement des stockages…), formation des agents (en situation normale ou dégradée, à l’intervention…). Cet accident à fort impact psychologique, aura un écho important dans les médias. L’installation et des consignes sont modifiées : installation de 2 capteurs de pression dont l’un relié à une alarme et le second à un enregistreur, d’une soupape sur le bac, d’un détecteur d’NH3 alarmé, d’un dispositif d’arrêt automatique de dépotage et mise en place de rondes fréquentes lors des dépotages.