Vers 6h30, lors de la mise en route d’un dépotage, un silo en fer de 15 m de haut contenant 150 t de cendres chaudes et reposant sur un support de 10 m de haut s’affaisse dans une usine d’incinération de déchets non dangereux. Le dépotage est arrêté. Le silo est plié à sa base cylindrique et le risque d’effondrement n’est pas écarté. Le silo incliné repose sur un bâtiment adjacent abritant un silo de 10 t de charbon actif. Des tuyauteries vapeur se trouvent à proximité. Les pompiers mettent en place un périmètre de sécurité de 60 m autour du silo et un rideau d’eau autour du silo de charbon actif pour prévenir le risque d’explosion par effet domino. L’indisponibilité du circuit d’évacuation des résidus d’épuration contraint l’arrêt de l’alimentation des fours en ordures ménagères en début d’après-midi. Le maintien d’une production de vapeur est assuré par les brûleurs gaz. Un télémètre laser est positionné sous la responsabilité de l’industriel pour assurer la surveillance de la zone. Trois points d’amarrages sont effectués, permettant d’éviter la ruine par rotation du silo. Une grue est utilisée pour maintenir l’équipement. Des canons sont installés pour pulvériser le silo en cas de dispersion de produit. Des entreprises privées sécurisent les installations le lendemain. Quatre jours après le début de l’événement, la vidange du silo commence en partie basse puis en partie haute et se poursuit pendant plusieurs jours. Les cendres sont stockées en bigs-bags. L’événement conduit à l’interruption de l’alimentation d’un des réseaux de chaleur. Le système de secours prend le relais, mais 3 immeubles sont privés de chauffage durant une journée. Les dommages directs du sinistre sont évalués à plus d’un million d’euros et les dommages indirects (pertes d’exploitation, gestion des cendres…) à plus de 1, 5 million d’euros.

L’affaissement est dû à une corrosion de l’acier du silo. Une expertise montre que celui-ci ne disposait pas de protection anti-corrosion (type revêtement de peinture) et que la dégradation était plus marquée côté cendres. Le chlore présent dans les cendres aurait été, en présence d’humidité, l’agent agressif conduisant à la corrosion du silo.