Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans la nuit, un rejet accidentel de poussières dans l’atmosphère se produit dans et aux alentours d’une usine de fabrication d’engrais NPK (azote, phosphore, potassium). Vers 5 h, les opérateurs constatent une très forte concentration de poussières au niveau de l’atelier de granulation. A 8h50, l’usine est mise à l’arrêt. A 11h30, un riverain informe l’exploitant de retombées de poussières sur les habitations. Ces poussières sont composées d’urée, de sulfate d’ammonium et de chlorure de potasse. Les riverains sont alertés dans un rayon de 800 m autour de l’usine.

Les champs aux alentours sont impactés sur 2 km, provoquant des dégâts dans les cultures. Au moins 61 ha de cultures et de végétation sont pollués, des feuilles jaunissent sur des parcelles de maïs et des arbres. Les végétaux sur lesquels se sont déposées les poussières présentent des brûlures. 2 mois après l’événement, la végétation a repoussé, quelques traces restant visibles.

A l’origine de l’accident, l’exploitant identifie un court-circuit qui s’est produit 3 jours auparavant au niveau d’un sécheur, situé en aval d’un granulateur, et qui a fait fondre des variateurs. Le court-circuit est réparé, mais pas les variateurs. Les installations de granulation redémarrent avec un changement de production : une opération de recoloration d’un engrais. Le dosage du colorant est réalisé à l’aide d’une pompe de secours équipée d’un variateur, mais dont le débit est surdimensionné. La régulation du colorant a été mal effectuée et a engendré une réhumidification de ces granulés et leur transformation en poussières. Les systèmes de traitement des poussières ont été colmatés par les poussières générées dans le granulateur et le sécheur, mais le ventilateur d’extraction depuis le sécheur a continué à fonctionner. En l’absence des systèmes de traitement, les poussières issues du sécheur ont été rejetées à l’atmosphère.

L’absence d’automatisme de surveillance du fonctionnement des installations de traitement a conduit a la non détection de la dérive du procédé. Les contrôles électriques effectués sur le sécheur n’ont pas mis en évidence de défauts électriques pouvant être à l’origine du court-circuit.