Pollution
Humain
Environnement
Economique

Des fuites sont détectées en partie haute sur une cuve de méthanisation de 1 600 m³ contenant 160 t de lisier. L’alerte est donnée lors d’une visite technique avec une caméra infrarouge à la suite d’une oxydation de la cuve. Les fuites sont identifiées sur 5 zones :

  • ciel gazeux du digesteur ;
  • vis d’introduction de matière solide ;
  • filin d’agitateur ;
  • soupape de sécurité ;
  • passage de cloison de l’agitateur oblique.

Trois ans auparavant, des fuites à la jonction du ciel gazeux et de la matière à digérer avaient fait l’objet d’une réparation d’urgence (ARIA 56867).

Le digesteur est dégazé et débâché puis vidangé totalement. Une partie du digestat est épandue. Le reste du digestat est stocké dans les fosses de l’exploitation recouvert de 15 cm de paille.

Une intervention de cuvelage est effectuée depuis l’intérieur de la cuve, par fixation de 26 plaques en PE électro-conducteur, hautement résistantes à la chaleur. L’étanchéité de la vis d’introduction de matière solide est revue. La soupape de sécurité est vérifiée et fermée. Un traitement du gaz par injection d’air dans le ciel gazeux est mis en place pour traiter la présence d’H2S. Le coût de cet événement (réparations et pertes d’exploitation) est évalué à 900 000 €.

Ces fuites sont liées à de la corrosion. Afin de traiter la présence d’H2S dans le biogaz, un traitement du gaz par injection d’air dans le ciel gazeux a été prévu par le constructeur du digesteur. Aucun dispositif de mise en place de captation du S02 produit n’a été mis en place. La présence d’eau de condensation sur la membrane due notamment aux fortes différences de température jour/nuit a permis la solubilisation du SO2 en acide sulfureux et/ou sulfurique. La présence de bactéries sulfato-réductrices dans le digestat, très friandes de fer a conduit à une attaque de la couche de passivité de l’inox. La corrosion de l’inox a été estimée à 0,25 mm/an. La structure du digesteur a été altérée en 4 ans.