Un matin, la perte de la totalité de la réserve d’émulseur, soit 26 m³, est constatée sur un site de transport de pétrole par conduite. Le POI est activé. Le produit s’est déversé dans le vaste réseau collecteur situé à l’aplomb des cuves. La majeure partie du produit s’écoule ensuite dans la réserve d’eau incendie étanche, via le point bas de fort diamètre. Une partie beaucoup plus faible s’infiltre au travers de la dalle béton constitutive du réseau de caniveaux, puis vers le remblai sous le bâtiment. Dans ce remblai se situe une nappe perchée dont le niveau est visible par un puits perdu. Les pompiers pompent 1 m³ du produit par ce puits. Le moment précis de la perte du produit est situé entre le dernier contrôle réalisé par l’exploitant 4 jours plus tôt, et le moment de la découverte de l’événement.

Concomitamment, le moussage d’une source dans un village voisin est observé. Cette masse d’eau est en communication avec une des sources qui alimentent une ville en eau potable. Le produit est biodégradable, néanmoins, ses constituants tout comme ses produits de dégradation ne sont pas admissibles dans une eau destinée à la consommation humaine. Il se trouve que la station alimentant la ville en eau est en arrêt pour maintenance. La ville dispose d’autres sources pour alimenter l’ensemble des usagers de manière durable si besoin.

La disponibilité du bon volume d’émulseur est une condition incontournable au fonctionnement normal du dépôt pétrolier. En attendant que la réserve soit reconstituée 5 jours plus tard, l’exploitant n’effectue aucun mouvement de pétrole, ni en entrée, ni en sortie.

Un raccord se serait rompu. Par ailleurs, les investigations montrent l’existence de petites fissures sur la dalle béton.

A la suite de l’événement, l’exploitant :

• lance des investigations pour augmenter le niveau de fiabilité de toute la chaine de stockage / utilisation de l’émulseur ;
• audit l’ensemble des raccords comparables à celui qui s’est rompu ;
• met en place un contrôle du niveau d’émulseur toutes les heures depuis la salle de commande ;
• mène des travaux d’étanchéification des caniveaux.