Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 9h30, un riverain signale la présence d’une mousse blanche sur la BONDE. Cette dernière s’étend sur 200 m de long et 5 cm d’épaisseur. Une mortalité aquatique est constatée. L’analyse de l’eau ne révèle aucune anomalie. 

La pollution provient d’une sucrerie. Cette dernière possède une mare dite de sécurité de 13 000 m³ collectant les eaux pluviales du site. Une digue sépare la mare de la BONDE. Sur cette digue se trouve une canalisation où circule l’eau de la mare de sécurité via une pompe. La canalisation s’est déboitée, laissant s’écouler vers la BONDE une quantité indéterminée d’effluents liquides. Un ravinement important sur la berge est constaté, provoqué par cet écoulement. La mare de sécurité est recouverte d’une mousse blanchâtre identique à la pollution de la rivière. Par ailleurs, la mare de sécurité est prévue pour collecter uniquement des eaux pluviales de l’établissement. Après échange avec l’exploitant, il s’avère que ce dernier utilise de la soude pour le nettoyage réalisé en fin de campagne des betteraves, ce qui génère des effluents sodés dirigés gravitairement par un système de caniveaux vers la mare de sécurité. Même si l’exploitant n’a pas été en mesure de préciser les quantités utilisées, le volume de soude mis en œuvre serait de l’ordre de plusieurs tonnes. La mare collecte donc aujourd’hui des effluents industriels de process, ce qui n’est pas autorisé.

Un arrêté préfectoral de mise en demeure est pris. L’exploitant doit prendre les mesures suivantes :

  • cesser tout envoi d’eaux industrielles et d’eaux de lavage des installations et équipements vers la mare de sécurité qui est dédiée à la gestion des eaux pluviales ;
  • faire contrôler l’état de la mare de sécurité (berges, équipements, accessoires) par un organisme compétent avec remise du rapport de contrôle à l’inspection des installations classées accompagné d’un échéancier de travaux ou d’actions réalisables dans les meilleurs délais possibles ;
  • faire réaliser par un organisme compétent un diagnostic de l’état de la BONDE et remettre à l’inspection des installations classées le rapport de ce diagnostic accompagné d’une proposition et d’un échéancier de travaux pour remettre en état le milieu ;
  • ramasser les poissons et organismes morts à la suite de la pollution et nettoyer la rivière.