Vers 6h30, un feu se déclare sur une barre de mousse polyuréthane dans un bâtiment de stockage mobile d’une usine de fabrication de pièces techniques en matière plastique. L’incendie se propage à une deuxième barre. L’alerte est donnée par le cariste. En parallèle, l’alarme sprinkler se déclenche. L’exploitant déclenche son POI et 48 personnes sont évacuées. Les pompiers maîtrisent l’incendie vers 8h20. A la remise des énergies sur le site, la vanne de barrage s’ouvre laissant s’écouler les eaux d’extinction dans le ru à proximité pendant 30 minutes. Des traces de pollution sont visibles sur 200 m. La perte de production est estimée à 26 812 €. Les dégâts occasionnés au stockeur mobile sont chiffrés à 15 000 €. Les deux barres sont détruites. 7 t de mousses brûlées ou mouillées sont évacuées en filière d’élimination pour enfouissement du fait du volume des blocs de mousse. 600 m³ d’eaux d’extinction sont confinées dans des bâches souples de rétention. Un événement similaire s’est produit dans les années 1970.
Le découpage de la barre sur sa longueur permet d’observer des trous et des colorations noircies à plusieurs endroits. La température a augmenté au cœur de la mousse suffisamment pour que cette dernière se consume créant par endroits des cheminées. Lorsque cette cheminée atteint la surface externe de la barre de mousse, l’oxygène de l’air permet l’apparition de flammes. Les flammes, en s’élevant, ont propagé l’incendie à la barre au-dessus.
L’incendie est dû à un exotherme sur la barre. Les causes ayant conduit à l’incendie sont les suivantes :
- la grande dimension de la barre (2 m de large sur 1,2 m de haut sur 65 m de long) qui entraîne une décroissance de la température plus lente que sur des barres de plus faibles dimensions ;
- la non-détection d’anomalie sur les blocs de suivi de température ;
- un problème possible de qualité du polyol avec une quantité insuffisante d’antioxydant dans ce dernier qui aurait entraîné un déséquilibre de la réaction.
A la suite de l’événement, l’exploitant met en place les actions suivantes :
- améliorer le suivi de la température des barres avec un système consultable à distance et un report d’alarme au poste de garde ;
- cadenasser la vanne de barrage et afficher la consigne sur la vanne ;
- former les gardiens du site ;
- vérifier les numéros d’urgence avec la mairie ;
- former des équipiers de seconde intervention ;
- réaliser des essais de la vanne, fermeture, coupure énergie .
En attendant les résultats des analyses du polyol et la réalisation des essais, la production de barres de grande dimension est suspendue.
