Dans la nuit, 20 à 70 m³ d’eaux usées provenant d’une usine de fabrication de pièces en polyéthylène se déversent dans le réseau d’eaux pluviales et polluent les TAILLATS. Le déversement provient du débordement de la cuve tampon d’eau de lavage avant traitement par la station d’épuration interne. L’eau sale contient des particules de plastique et des matières organiques issues des souillures des déchets en cours de recyclage. L’alerte est donnée vers 18h30 par une personne extérieure au site qui constate une mousse importante provenant de l’usine aux abords des ventilateurs, ainsi qu’un écoulement important au sol.

Le jour même, à 15h54, le détecteur seuil haut donne l’alerte, sans action corrective de la part de l’exploitant. L’alarme se déclenche de nouveau à 17h37 puis 3 fois à 23h49. La ligne de production est arrêtée à 21h45 suite au bourrage de la vis de prélavage et l’inondation de la fosse de la station, puis remise en route à 1h15 après nettoyage et reprise des boues. A 3h15, l’opérateur signale l’inondation de la station ainsi que le bouchage de la grille de la vis de fines. Le premier réflexe du personnel est de renvoyer l’écoulement vers le bassin. Des défauts sont enregistrés de 6h30 à 12h03. Une alarme retentit pour signaler ces défauts mais est peu audible au niveau des ateliers. La ligne est de nouveau arrêtée à 6 h suite au nouveau constat de débordement puis redémarrée. Ce n’est qu’à 15 h que la cause réelle du débordement est identifiée.

Une vanne d’adjonction temporaire d’eau propre issue de la STEP a été ouverte manuellement mais non refermée, d’où le remplissage progressif du bassin tampon jusqu’au déclenchement de l’alarme. Cette vanne permet aux opérateurs d’envoyer de l’eau à un débit de 120 m³/h et une pression importante pour dissoudre les bouchons de déchets plastiques lorsqu’il s’en forme. Le bassin tampon rejette, lui, 90 m³/h vers les bacs de traitement. Cette vanne est restée ouverte probablement tout le week-end, car le technicien de maintenance n’a rien remarqué lors de sa ronde vendredi soir. Elle est refermée normalement immédiatement après la dissolution du bouchon. La cuve tampon s’est donc remplie puis a débordé.

L’exploitant prend les mesures suivantes :

• réalisation d’une analyse des boues prélevées après l’événement pour confirmer l’absence de polluant dans le rejet ;
• mise en place de paniers à granules (déjà prévue courant du mois suivant) dans les évacuations d’eaux pluviales pour piéger les particules de plastique ;
• mise en place d’une consigne de fermeture de la vanne ;
• formation du personnel sur l’alerte en cas d’événement présentant un risque environnemental.