Pollution
Humain
Environnement
Economique

En fin d’après-midi, des employés d’une sucrerie détectent une fuite au niveau du bassin de décantation recevant les eaux de lavage de betteraves. Une entreprise spécialisée répare la fuite. Cependant, la brèche s’élargit, rendant impossible son colmatage. A minuit, le bassin de 100 000 m³ d’eaux polluées fortement chargée en DCO (Demande Chimique en Oxygène) se déverse dans les parcelles agricoles voisines et asphyxie la RAPERIE, l’ERCLIN et le canal de l’ESCAUT. Une odeur nauséabonde se répand dans les alentours. Neuf habitations et jardins sont inondés. Les pompiers assèchent les caves et les rez-de-chaussée. Un habitant est relogé. De la mousse est repérée sur la SENSEE. L’exploitant pompe les fossés pour que les niveaux descendent et réalise des prélèvements dans l’eau et dans les sols à raison de deux fois par jour en cinq points du canal. Une mortalité aquatique est constatée trois jours plus tard près d’une écluse sans qu’un lien avec la fuite ne puisse être établi. Cependant, 10 jours plus tard, un riverain belge de l’ESCAUT s’inquiète de la présence anormalement élevée de poissons morts. Selon la presse, la région belge de Wallonie estime à des dizaines de milliers la quantité de poissons morts dans l’ESCAUT. L’Office Français de la Biodiversité estime au final que 12 millions de poissons sont morts. Les 2 parcs naturels, l’un côté français et l’autre côté belge, portent plainte contre X.

A la suite d’une visite réalisée en 2015, l’inspection des installations classées avait proposé que l’exploitant engage une étude géotechnique de ses digues, sans qu’il y ait de suite. L’étude et les inspections visuelles depuis 2016 montrent que l’entretien des bassins et des digues de la sucrerie n’était pas satisfaisant et que certains bassins présentaient des défauts d’étanchéité. Les recommandations émises par le bureau d’études pour l’entretien et la surveillance des digues n’ont pas été suivies par l’usine.

Une fuite avait eu lieu deux mois plus tôt au niveau des bassins. A la suite de cet accident, l’exploitant mandate une entreprise pour réaliser des expertises sur la totalité des bassins de l’entreprise, comprenant des études géotechniques des digues. Un plan d’action de remises en état est établi.

Le jugement rendue en janvier 2023, sanctionne l’exploitant d’une amende 500 k€ et d’une indemnisation de 8.9 millions d’euros à la région de Wallonie.