Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 21h30, dans une usine chimique spécialisée dans la fabrication de produits à base de silicone (adhésifs, mastics et revêtements) située à 65 km au nord de Chicago, une explosion suivie d’un incendie se produit dans un bâtiment de production de 2 800 m². L’explosion est ressentie jusqu’à 15 km. Un périmètre de sécurité est mis en place et 1 000 habitants subissent une perte de courant. Une surveillance de la qualité de l’air et des écoulements d’eaux d’extinction est effectuée. L’incendie est maîtrisé le lendemain vers 3h30.

Quatre victimes sont transportées à l’hôpital. L’une d’elle décède des suites de ses blessures. L’instabilité du bâtiment (détruit à 90 %) ne permet pas aux pompiers d’entamer immédiatement les recherches. Trois employés portés disparus, sont retrouvés décédés, dans les décombres dans les jours qui suivent. Les dommages liés à l’explosion pourraient s’élever à près d’un million de dollars (soit 890 000 €).

Des plaintes sont déposées pour pollution de l’air, d’une zone humide et d’un lac à proximité, contaminés par les eaux d’extinction. L’administration américaine en charge des risques professionnels et sanitaires met en évidence 12 infractions aux règles fédérales et proposent une amende de 1,6 million de dollars (soit 1,5 million d’€).

Le site fonctionne en continu 5 jours/7. Il ne stocke pas suffisamment de produits chimiques pour être contrôlé par l’agence américaine de protection de l’environnement et disposer de systèmes de management de la sécurité et des risques.

A l’origine de l’explosion, une libération de gaz inflammable (hydrogène) s’est produite dans un bâtiment fermé au cours de la fabrication d’une émulsion de silicones hybrides. Ces composés,très réactifs produisent de l’hydrogène gazeux en présence d’acides forts ou de bases. Les émulsions génèrent de l’hydrogène en continu en l’absence d’additifs. Au cours de la fabrication, les opérateurs ouvrent les réacteurs pour surveiller la réaction et ajouter les réactifs. Les réacteurs ne sont pas équipés de système d’évacuation des gaz inflammables. Ces gaz sont dispersés dans le bâtiment de production qui ne dispose pas de détecteurs. Une ventilation est en place dans le bâtiment, mais doit être activée manuellement depuis la zone de maintenance.

Le jour de l’accident, un opérateur constate un problème dans l’évolution de la réaction qu’il surveille. De la mousse déborde du réacteur ouvert à l’atmosphère et se répand sur le sol. Il alerte le superviseur qui ordonne à un autre opérateur d’ouvrir la porte du bâtiment et de démarrer les systèmes de ventilation. L’explosion survient avant leur mise en route. Le nuage d’hydrogène, provenant du réacteur, a rencontré une source d’ignition dans le bâtiment de production.