Pollution
Humain
Environnement
Economique

A 7h15, une explosion se produit dans un tambour de séchage d’une usine de fabrication d’aliments pour animaux de ferme. La ligne de séchage était en cours de démarrage.

Une poche de poussières présente dans le tambour serait à l’origine de l’accident. Celle-ci pourrait provenir de la re-granulation de bois réalisée au cours des 2 dernières semaines sur un circuit parallèle à la ligne de séchage. Le tapis d’alimentation permet d’alimenter soit le tambour de séchage soit le circuit de broyage-granulation. Des envolées de poussières ultra fines facilitées par le tirage naturel du tambour seraient passées au travers de la vis pour se déposer dans le tambour durant ces 2 semaines.

Lors du démarrage du tambour de séchage de la sciure de bois, le foyer est allumé pour mise en chauffe pendant 1 h. La trappe entre le foyer et le tambour est fermée. Le tambour est démarré lorsque le foyer est chaud. Cette opération a probablement mis en suspension les poussières présentes. La trappe est ensuite ouverte et le ventilateur principal mis en route avec pour conséquence une forte augmentation de la température et l’envoi d’étincelles dans un environnement propice à l’explosion.

Les dégâts matériels sont importants. L’intérieur du tambour est endommagé, le cyclone est hors d’usage et la toiture éventée. L’installation est arrêtée pendant plusieurs mois pour remise en état. L’eau utilisée pour nettoyer le site est confinée avant traitement, la sciure de bois est dirigée vers d’autres installations en attendant le redémarrage de l’usine.

L’inspection des installations classées (IIC) engage l’exploitant à désamianter son site à la suite de l’arrachement de plusieurs tôles amiantées de la toiture. Elle demande également d’inclure dans la procédure de démarrage des fours sécheurs une phase de ventilation à froid pendant une dizaine de minutes et d’intégrer une phase de vérification de la propreté à l’entrée du sécheur lors du suivi hebdomadaire des installations de l’usine.

Dès le lendemain, une note d’information est diffusée sur l’ensemble des sites du groupe. Cette note impose une phase de ventilation obligatoire des lignes de séchage avant allumage du foyer. Cette consigne est intégrée aux procédures de démarrage des installations. La vérification de la propreté à l’entrée du sécheur est également imposée.

La cause de l’accident étant liée en partie à un manque d’étanchéité entre le circuit granulation/broyage et le tambour sécheur, l’IIC demande à l’exploitant de réaliser des travaux d’étanchéité entre les 2 circuits. Par ailleurs, l’activité de séchage de bois s’étant rajoutée à celle de déshydratation de fourrage, cette activité est non réglementée. L’IIC propose un arrêté préfectoral de mesures d’urgence visant à conditionner la reprise d’activité de granulation de fines de poussières à la mise à jour de l’étude de dangers sur la partie process de l’installation. Elle propose également un arrêté de mise en demeure imposant à l’exploitant de déposer un dossier de modification des conditions d’exploitation de l’usine lié à l’activité de séchage de bois sous un délai de 9 mois.