Pollution
Humain
Environnement
Economique

À la suite d’une fuite de propylène dans une raffinerie, une explosion suivie d’un incendie se produisent. L’unité de récupération du propylène (splitter) était en cours de redémarrage. Vers 8 h, un capteur de gaz déclenche une alarme. Les opérateurs arrêtent l’unité et ordonnent l’évacuation de la raffinerie. Une société voisine évacue également son personnel. 7 minutes après l’alarme, le nuage de gaz s’enflamme et une explosion survient. L’incendie menace l’unité de craquage catalytique sur lit fluidisé (FCC), l’unité d’alkylation ainsi que l’unité de traitement des eaux.

Un important panache de fumée noire se dégage, atteignant près de 2 000 m de haut et se dirigeant vers le Nord-Est. Vers 12 h débutent des contrôles de qualité de l’air par photométrie au sein de l’usine et aux alentours. L’incendie est éteint vers 17h30. Les eaux d’extinction sont contenues dans un bassin de traitement interne au site.

Un employé de la raffinerie et 3 sous-traitants sont blessés lors de l’incendie (brûlures et une perte auditive). En cette période de vacances scolaires, seul un quart des effectifs était présent sur la raffinerie (40 personnes). Une personne extérieure, à bord de son véhicule sur l’autoroute, est blessée par un projectile. Deux routes sont fermées à la circulation avant de rouvrir en fin d’après-midi. 2 écoles primaires sont évacuées et 9 écoles de la commune sont fermées. Les contrôles atmosphériques le jour du sinistre et le lendemain ne mettent pas en évidence de substances toxiques aux alentours du site. L’explosion puis l’incendie ont détruit entièrement le splitter de propylène et partiellement l’unité d’alkylation et l’unité FCC. Après 2 mois d’arrêt, les premières activités reprennent avec le réformeur. Le montant des dégâts matériels internes, enlèvement des débris et coûts de réhabilitation sont évalués à 410 M€ (basé sur les indices de valeur à décembre 2019).

La fuite de propylène est survenue au niveau d’une pompe à double-corps, dite pompe à “barrel”. Cet équipement est composé d’une pompe centrifuge axiale à arbre vertical insérée dans un fût, ici à fond plat. Cette plaque, en sous-épaisseur par rapport à l’épaisseur de calcul considérée lors de sa conception (années 1970), présentait également des défauts de soudures sur le cordon qui l’assemblait à la virole. Aucun programme de maintenance et d’inspection du fût n’était mis en œuvre.

Selon une compagnie d’assurance américaine, avant la survenue de cet accident, de nombreux fûts de pompes à double-corps n’avaient jamais été inspectés dans les raffineries.