Pollution
Humain
Environnement
Economique

A 8h05, des sous-traitants effectuant des travaux de nettoyage dans un silo portuaire signalent un feu dans une cellule en béton verticale de 8 000 m³ contenant 1 500 t de soja. L’exploitant avait identifié une montée en température du silo de 15 °C à 40 °C à partir de 2 h. Ce silo, qui n’a pas été vidé depuis 2 ans, est en cours de vidange depuis 2 mois par une entreprise extérieure. Les blocs de soja pris en masse étaient dérochés à l’aide d’un marteau piqueur avant d’être aspirés par une trappe d’accès latérale de 0,68 m x 0,68 m. Les pompiers sur place à 8h15 refroidissent la surface par injection de mousse en partie haute du silo. Sur la base d’un scénario d’explosion de poussières défini dans une étude réalisée par un expert, un périmètre de sécurité de 250 m est mis en place. Le POI est déclenché. Le lendemain, une injection d’azote est mise en place en utilisant le piquage présent sur la partie basse de la cellule. Une citerne d’azote par jour est utilisée soit 9 500 m³/j. Le piquage se situe à l’opposé du foyer de combustion supposé. Le périmètre de sécurité est réduit à 80 m permettant de libérer un des accès au port. La création d’une trappe d’accès dans le silo au plus proche du foyer est préconisée par l’expert silo des pompiers. Cette solution n’est acceptée qu’une semaine plus tard, le 07/03 après validation notamment par un expert de la solidité de la cellule. Tant que l’injection d’azote est en cours, le taux d’oxygène est stabilisé à 6,2 % et la LIE à 7 %. La stratégie de vidange du silo par les trappes du fond de la cellule n’est pas suivie du fait de l’encombrement du tapis convoyeur. La masse de soja est mouillé par une colonne de 50 cm d’eau. Les pompiers injectent 250 m³ d’eau. Une rétention est mise en place pour récupérer les eaux d’extinction. 70 m³ d’eau sont récupérés. Le reste est absorbé par les graines, ou s’évapore, ou s’infiltre au fond du silo via des joints non étanches. Le mouillage débute 2 semaines après le début du sinistre (13/03). Une ventilation et une extraction sont mises en place en haut du silo. Un arrosage en surface est réalisé à partir de l’ouverture créée au-dessus du foyer. Le 15/03, il n’y a plus de signe de combustion. L’exploitant évacue les 1 500 t de soja mouillé.

Un phénomène d’auto-échauffement qui résulterait d’une oxydation des graines serait à l’origine de la combustion. Les opérations de nettoyage du silo ont probablement apporté l’oxygène nécessaire à l’oxydation des graines. Par ailleurs ces graines, en provenance du Brésil étaient plus chaudes et plus humides qu’habituellement. Des infiltrations d’eaux dans le silo ne sont pas exclues. Le blocage de ces graines depuis deux ans a permis de réunir les conditions propices à cet auto-échauffement. La présence de monoxyde de carbone détectée signale ce phénomène d’oxydation. Aucun contrôle de température n’était effectué depuis 1 an.

En août 2018, un incendie de séchoir a eu lieu sur ce site (ARIA 52120).