Pollution
Humain
Environnement
Economique

Le nettoyage préventif de générateur de vapeur est effectué par injection de différents produits chimiques dont l’EDTA (éthylène diamine tétra acétique agent complexant), l’EDA (éthylène diamine agent complexant) et d’un inhibiteur de corrosion. Ces composés ne faisant pas partis des rejets de la centrale en fonctionnement normal, ils doivent faire l’objet d’une analyse spécifique avant rejet.

Durant 2 jours, des effluents de rinçage issus d’une opération de nettoyage préventif de générateurs de vapeur (NPGV) d’une centrale nucléaire sont rejetés dans le RHÔNE sans contrôle exhaustif de leur conformité chimique. Cependant, ces analyses sont un préalable au rejet direct de ces effluents peu chargés en produits chimiques. L’exploitant s’y est engagé dans le dossier de demande d’autorisation validé par l’Autorité de Sûreté Nucléaire. Les vidanges des effluents sont suspendues. Les effluents restant sont contrôlés : le résultat des analyses est nettement inférieur aux limites de rejets autorisés. 22 m³ sont rejetés sans analyses chimiques préalable.

Défaut d’organisation

L’analyse de l’événement par l’exploitant pointe une fragilité dans le pilotage et le suivi des exigences d’un protocole opérationnel. Différentes entités interviennent au cours des nombreuses étapes de ces opérations, ce qui en complique la gestion. Les causes de l’événement sont les suivantes :

  • un manque d’appropriation du protocole par les acteurs :
    • les opérateurs du site se sont basés sur un calcul prévisionnel des services centraux pour vérifier la conformité chimique des effluents avant rejet ;
    • les services centraux estiment qu’il est de la responsabilité du site de suivre le protocole, et donc de vérifier les concentrations par des analyses spécifiques ;
    • la section chimie environnement du site a validé la conformité des effluents concernant leur radioactivité, ce qui a été interprété comme une validation de l’ensemble des paramètres ;
    • l’ingénieur environnement n’a pas été sollicité pour valider le rejet des effluents dans le milieu naturel car il n’a pas établi de fiche de suivi d’action rappelant cette validation ;
    • aucun des acteurs n’a relu les exigences du protocole régissant ces opérations, considérant qu’il était connu de tous.
  • les responsabilités ne sont pas clairement définies : aucun service ne se sent responsable de l’entreposage de ces effluents, aucun pilote n’est désigné ;
  • l’absence d’organisation pour le suivi opérationnel des exigences d’un protocole validé.

Actions correctives

L’exploitant met en place un processus de suivi plus robuste et complet. Il définit les responsabilités des différents services et nomme un pilote pour l’activité d’évacuation des effluents. Un processus de déclinaison des protocoles de modification de l’installation ou de son fonctionnement est défini. Les conclusions tirées de cet événement sont partagées avec les différents services.