Pollution
Humain
Environnement
Economique

A 7h20, dans une usine de fabrication de produits chimiques, un wagon citerne de butadiène (gaz liquéfié, extrêmement inflammable) déraille et heurte un autre wagon chargé de butadiène. La citerne percutée se couche sur le flanc. L’autre citerne reste debout, mais hors des rails. Aucune fuite n’est détectée sur les wagons. Les pompiers sécurisent la zone et mettent en place une surveillance continue des wagons. La société ferroviaire remet sur les rails le wagon à l’aide de vérins et tables élévatrices après vérification de son intégrité. Le wagon est ensuite dirigé vers le poste de dépotage où il est vidangé et mis hors service.

Concernant le wagon couché, l’exploitant fait appel au réseau TRANSAID et à des sociétés spécialisées pour mettre en œuvre les protocoles de vidange partielle puis de levage. La vidange débute 5 jours après l’incident avec mise en place d’un périmètre de sécurité. Lors de cette opération, une fuite se produit au niveau d’un joint côté ciel gazeux de la citerne. Un torchage est mis en place pour canaliser la fuite, puis elle est stoppée par resserrage du système où se situe le joint. La fuite est limitée à moins de 20 l de butadiène. Lorsque le wagon atteint le mi-remplissage, il est rendu étanche puis relevé par une société spécialisée grâce à des élingages et 4 grues. Pour cette opération, l’exploitant fait évacuer la zone et met en œuvre des mesures de protection (détecteurs de gaz mobiles et moyens incendie). Après contrôle de son intégrité, le wagon est transféré au poste de dépotage puis vers une zone de maintenance pour réparation.

L’origine du choc entre ces 2 wagons de butadiène est liée à la manœuvre d’une rame de 4 wagons à l’intérieur du site. Au passage d’un aiguillage manœuvrable sans calage, l’essieu arrière de la dernière citerne a déplacé l’aiguille, ouvrant la mauvaise voie. Ce déplacement a été possible par le cumul de :

  • la courbure de la voie, non adaptée pour les wagons de grande longueur tels que celui impliqué ;
  • la rigidité de la rame liée à un attelage serré entre les wagons ;
  • le chariotage des bogies (mouvement de rotation);
  • une vitesse probablement supérieure à la vitesse demandée (6 km/h) lors des manœuvres.

Malgré l’arrêt de la manœuvre par l’équipe de traction, la citerne partie dans la mauvaise direction, heurte le premier wagon de la rame stationnée sur la voie. Le choc associé au mouvement de ballast du liquide et à la rigidité de l’attelage est suffisant pour renverser le wagon.

Afin d’éviter ce type d’événement, l’exploitant :

  • impose une faible vitesse et la présence d’un opérateur pour le passage de ce type d’aiguillage;
  • réalise un audit complet des aiguillages du réseau;
  • contrôle le maillage des wagons pour réduire la rigidité des convois;
  • limite la vitesse des convois à 6 km/h;
  • interdit le stationnement sur voie après un aiguillage manœuvrable sans calage;
  • remplace les aiguillages de même type dans un délai de 2 ans avec mesures compensatoires en attendant leur remplacement;
  • remplacement des leviers de commande d’aiguillage.