Pollution
Humain
Environnement
Economique

A 17h19, dans une entreprise pharmaceutique, une déflagration se produit à l’issue d’une réaction d’hydrogénation faisant intervenir une matière première chimique, de l’acide acétique, de l’eau et un catalyseur : le palladium. Alors qu’il réalise des purges d’hydrogène (envoi d’hydrogène sous pression dans le réacteur via l’évent d’hydrogène), l’opérateur entend un bruit sourd et observe une lumière au-dessus de l’évent d’hydrogène, au niveau de la cloche du pare-flamme. Il déclenche l’arrêt d’urgence et le POI. Le personnel est évacué. Les autres installations sont mises en sécurité. Les équipiers d’intervention n’observent rien lors de la reconnaissance et n’ont pas à intervenir. Le POI est levé à 17h47.

Le milieu réactionnel impliqué dans l’événement est mis en sécurité : inertage à l’azote et maintien à 10 °C avant réalisation des analyses.

Un incident en tous points similaire s’était déjà produit le 04/06.

Le démontage révèle que du palladium était présent à l’état de trace dans la ligne d’évent. Cette présence de palladium dans les évents serait la conséquence d’un moussage du milieu réactionnel. Le palladium a été entraîné vers le pare-flamme et a séché au fur et à mesure des opérations de purge. Le palladium se serait auto-enflammé à la sortie de l’évent, en présence d’oxygène. Dans le cas des 2 événements, un long arrêt de la campagne de production a eu lieu préalablement : cela a probablement favorisé le séchage du palladium dans la ligne d’évent. A la suite du 1er événement, le pare-flamme a été nettoyé, mais ce nettoyage s’est révélé insuffisant.

Depuis le mois de mai 2018, une nouvelle consigne demande aux opérateurs de vider le pot de garde à chaque lot. Avant la mise en place de cette nouvelle pratique, la présence de liquide dans le pot de garde évitait le séchage du catalyseur et donc son auto-inflammation.

Suite à l’accident, l’exploitant :

  • prend des mesures pour réduire le risque de moussage;
    • utilisation d’une matière première non moussante;
    • révision du mode opératoire d’inertage (suppression de l’utilisation du vide car le moussage a été observé sous vide);
    • mise en place d’une crosse pour racler la paroi et éviter le moussage;
    • étude sur l’ajout d’un antimousse dans le milieu réactionnel.
  • met en place une injection d’azote au niveau de l’évent d’hydrogène afin de maintenir la concentration en hydrogène en dessous de sa LIE;
  • réduit la vitesse de décompression (dégazage hydrogène et inertage azote) afin de réduire les entrainements;
  • étudie la mise en place d’un réacteur d’hydrogénation de plus grand capacité ou la réduction des quantités chargées pour limiter le niveau de remplissage à 50-75 %;
  • modifie la consigne de nettoyage des lignes d’évent : nettoyage en fin de campagne + nettoyage du pare-flamme en cas d’arrêt de campagne prolongé ; nettoyage annuel après démontage complet de la ligne.