Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 11h40, un livreur déverse 300 l d’acide formique dans une cuve semi-enterrée contenant 3 000 l de soude dans une usine spécialisée dans les produits pour blanchisseries. La cuve atteint 50 °C. Le bâtiment est évacué, les énergies sont coupées et les pompiers appelés. Aucun dégagement de vapeur n’est constaté. La cuve est refroidie. L’activité reprend vers 13h30. Une société spécialisée vidange et nettoie la cuve de soude impactée vers 17 h.

Le mélange de soude et d’acide formique aboutit à une réaction exothermique qui génère du formiate de sodium (sel) et de l’eau.

Un coffret de dépotage muni d’un cadenas est associé à chaque cuve semi-enterrée. Après dépotage de la soude dans la cuve correspondante, le salarié du site qui accompagne le livreur referme le coffret sans remettre le cadenas. Il ouvre ensuite le coffret correspondant à la cuve d’acide formique. Le livreur, distrait par un autre livreur, s’absente de l’aire de dépotage. Lorsqu’il revient, il connecte son flexible sans vérifier la cuve de réception et dépote l’acide formique sans attendre l’autorisation du salarié de l’usine. Vers 11h50, le salarié constate que le niveau de la cuve d’acide formique ne bouge pas et se rend compte que le livreur n’a pas raccordé sa citerne sur la bonne tête de dépotage.

L’installation utilise également de l’acide chlorhydrique. Une telle erreur avec cet acide aurait conduit à un dégagement toxique de chlore.

Prévenue le lendemain, l’inspection des installations classées (IIC)  constate que l’accident est dû au manque de formation du personnel et au non-respect du protocole de sécurité définissant les étapes à respecter lors d’un dépotage. Elle constate également une dérive de la prise en compte des règles concernant l’utilisation et le stockage des produits chimiques sur le site.

L’exploitant doit, sous un mois :

  • former son personnel au risque chimique ;
  • mettre en place des rétentions adaptées sous les cuves des produits susceptibles de provoquer une pollution en cas de fuite ;
  • réparer la cuve de traitement des eaux qui fuit le jour de l’inspection.

L’exploitant doit, sous 4 mois, mettre à niveau les affichages et étiquetages concernant le stockage des produits chimiques et remettre en état le local acide formique. En effet, ce local, mal ventilé, dégage une forte odeur et de nombreux éléments dans celui-ci sont corrodés. Aucune vérification de la cuve n’est réalisée, ni du bon état de fonctionnement de la détection en rétention, ni du report d’information sur le tableau d’alarme. L’exploitant :

  • vérifie par l’extérieur les parois de la cuve ;
  • met en œuvre une procédure pour vérifier périodiquement les parois de la cuve et la traçabilité associée ;
  • présente une étude technico-économique concernant la bonne ventilation du local en indiquant les actions envisagées et l’échéancier associé.

Le risque de mélanges incompatibles lors du dépotage n’ayant pas été pris en compte dans l’étude de dangers, l’exploitant la met à jour sous 6 mois en intégrant un scénario de mélange d’acide chlorhydrique dans la soude lors du dépotage de produits chimiques.