Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un dimanche soir, des riverains constatent la présence de mousse en quantité importante sur la MONTANE et une mortalité aquatique. La gendarmerie fait les premières constatations dès le dimanche soir et informe différents services de l’État, en particulier l’inspection des installations classée (IIC) et l’AFB (agence française pour la biodiversité). La seule installation classée présente en amont du tronçon de rivière impactée est une société spécialisée dans la fabrication de produits de nettoyage pour professionnels. L’usine est en arrêt de production annuelle pour la période estivale, seuls des travaux de maintenance sont prévus sur le site. Dès le lendemain matin, l’inspection des installations classées constate la présence de mousse au droit du point de rejet direct de l’usine dans la MONTANE et dans le réseau des eaux pluviales de toiture du site.

Une semaine plus tard, l’inspection des installations classées fait procéder à un test des réseaux d’eaux pluviales de toiture et de voirie. Le réseau d’eaux pluviales de voirie est équipé d’un bassin tampon évitant les rejets directs au milieu naturel et d’un séparateur d’hydrocarbures alors que le réseau d’eaux pluviales de toiture est en rejet direct au milieu naturel. Une erreur de raccordement est constatée au niveau d’un regard de collecte des eaux de voirie connecté au réseau des eaux de toiture. Ce regard se situe en proximité d’une zone de stockage de matières premières liquides en GRV, dont des produits tensio-actifs. Après investigations complémentaires, l’exploitant estime le rejet de produit à 500 kg consécutif à la perte de confinement d’un GRV.

Sur proposition de l’inspection des installations classées et dans l’attente des conclusions de l’analyse de l’accident, un arrêté préfectoral de mesures d’urgence prévoit, pour renforcer les mesures préventives :

  • un contrôle exhaustif des réseaux d’eau pour disposer d’une cartographie fiable ;
  • des opérations de télé-inspection ;
  • des contrôles renforcés des rejets.

L’IIC demande également à l’exploitant de travailler à une réorganisation des stockages de matières premières pour les sécuriser et prévenir la mise en connexion avec le milieu naturel en cas d’incident.

La société a déjà connu des épisodes de pollution en 2012 et en 2015 à caractère similaire, mais avec des causes différentes. A la suite de ces événements de pollution des associations ont démarré des chantiers de renaturation et recolonisation des espèces de la MONTANE. Prenant en compte la multiple récidive, une amende de 20 000 € a été requise à l’encontre de l’entreprise.