Vers 13h10, des déchets de cendre sont projetés par la soupape d’un silo lors du dépotage d’un camion dans l’unité de stabilisation d’une usine de traitement et élimination de déchets dangereux. Une tonne de déchets de cendre retombe sur le sol au pied du silo durant 4 min avant que le chauffeur intervienne. Le détecteur incendie de l’unité se déclenche. L’ensemble du personnel présent sur le site évacue les bâtiments pour se rassembler dans le réfectoire et traverse le nuage de cendre. Les pompiers, arrivés vers 14 h, constatent l’absence d’incendie. Ils examinent la douzaine de salariés qui déclare avoir inhalé des poussières et se plaint d’irritation de la gorge. Le service d’inspection constate des retombées de poussières dans un rayon de 20 m autour du silo. La zone est nettoyée par une balayeuse après arrosage. L’ensemble des eaux de lavage utilisées est récupéré en lixiviats pour retraitement dans le process de stabilisation.

Le silo était vide au moment du dépotage. Le conducteur a dépoté comme à son habitude à une pression de 1 bar par un flexible reliant la citerne au bas du silo. Cependant le silo utilisé ce jour-là n’était pas le silo habituel, indisponible pour raisons techniques. Le chauffeur a été orienté sur ce silo par le personnel du site. Le tonnage de déchets à dépoter était supérieur à la capacité disponible dans le silo. Par ailleurs, les cendres ont obstrué le filtre du silo du fait de leur volatilité et de l’absence de coude permettant d’orienter les cendres vers le bas du silo au niveau de la colonne d’arrivée. Le silo est monté en pression, provoquant l’ouverture de la soupape de sécurité. Cette dernière est restée ouverte sous l’effet de la pression résiduelle, jusqu’à la fermeture de la vanne de dépotage. Le détecteur de niveau haut présent dans le silo n’a pas déclenché du fait de la volatilité des cendres. Le chauffeur a coupé le compresseur avant de fermer la vanne de dépotage, contrairement à la procédure d’intervention. En l’absence d’EPI (masque), il a dû aller chercher celui d’un autre chauffeur avant de fermer la vanne.

Le silo est consigné et la soupape remplacée. Plusieurs actions correctives sont mises en place :

• meilleure identification des silos et de leur capacité ;
• évolution du protocole de dépotage ;
• modification des détecteurs incendie / poussières ;
• contrôle de l’ensemble des soupapes par une société agréée ;
• mise en place de réunions sécurité ;
• redéfinition de l’emplacement du point de rassemblement ;
• mise en place de coude au niveau de la colonne d’arrivée du déchet ;
• retex de cet incident dans les tests de situation d’urgence.