Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une sucrerie, une fuite est constatée, vers midi, sur une pompe servant à oxyder les sulfures contenus dans les vinasses. Pour éviter la formation d’odeurs dans le décanteur, celui-ci est isolé. La fuite est canalisée vers un bassin de stockage durant 22 h jusqu’à sa réparation. Une vanne étant fuyarde sur la canalisation de transfert, une partie des eaux chargées en sulfures est revenue du bassin vers le décanteur. En se dégradant, ces sulfures génèrent de l’H2S. La fuite sur cette vanne est détectée et réparée le 28/03. Les 30 et 31/03, l’exploitant constate des pics anormaux sur le capteur de mesure d’H2S dans l’air ambiant. L’exploitant réalise un ensemencement de bactéries sulfato-réductrices dans le décanteur le 31/03.

Entre le 02 et le 05/04, une concentration en H2S supérieure à 30 µg/m³ est mesurée pendant 20 h cumulées. Une concentration moyenne horaire de plus de 100 µg /m³ est constatée à 2 reprises. Plusieurs riverains se plaignent de mauvaises odeurs. L’exploitant envoie 50 m³/h d’eau de forage en plus des effluents de la distillerie pour renouveler plus rapidement le décanteur et accélérer l’évacuation des sulfures. Il informe les riverains le 04/04.

Le 05/04, devant l’inefficacité de la procédure d’évacuation des effluents, l’exploitant isole de nouveau le décanteur et évacue les effluents vers le bassin de stockage. L’aération et l’agitation de l’ouvrage sont maintenues et un traitement de choc du décanteur avec un approvisionnement massif de nitrate de potassium est réalisé. Ce traitement est efficace puisqu’à partir du 06/04, la concentration en H2S revient à une valeur inférieure à 30 µg /m³.

L’inspection des IC relève un manque d’organisation en termes de prévention au niveau de la maintenance et de la gestion de crise.

Afin d’éviter ce type d’accident, l’exploitant prévoit de :

  • définir un seuil d’alerte sur le taux de sulfures dans les effluents et d’oxygène dans le décanteur ;
  • réaliser un traitement choc du décanteur par ensemencement de bactéries sulfato-réductrices dès détection d’une anomalie, en prévention ;
  • intégrer un contrôle après manœuvre de la vanne dans la procédure de by-pass du décanteur ;
  • prendre en compte tout évènement précurseur susceptible de générer des odeurs sur le registre d’incident ;
  • sécuriser la liaison entre le décanteur et le bassin par un organe type clapet anti-retour ;
  • sensibiliser le personnel aux risques odeurs ;
  • modifier le circuit d’aspiration de la pompe servant à oxyder les vinasses méthanisées ;
  • étudier un traitement en continu et un traitement de choc des effluents avant envoi vers les bassins ;
  • réaliser une analyse de risques sur les fluides (méthanisation, stripping, effluents).