Pollution
Humain
Environnement
Economique

L’unité d’extraction à l’hexane, substance très inflammable, permet de passer de la graine à l’huile végétale. La première étape consiste en une extraction par percolation à l’hexane. On obtient le tourteau (solide) et le miscella (mélange d’huile et d’hexane). Le miscella est distillé sous vide pour séparer l’huile de l’hexane qui est recyclé dans le process. Le tourteau est désolvanté dans un désolvantiseur toaster qui le cuit et évapore l’hexane recyclé lui aussi. Compte tenu de la température nécessaire, la perte de vapeur conduit à l’arrêt de l’unité donc à l’arrêt du recyclage de l’hexane et de sa condensation.

Vers 21h45, un feu se déclare dans une armoire de batteries de condensateurs dans le local TGBT d’une usine de fabrication d’huile végétale. Les employés mettent en place 2 lances. Les sprinklers se déclenchent, provoquant la coupure de l’énergie HT en entrée des transformateurs. Cette coupure entraîne l’arrêt de la production de vapeur et l’arrêt des unités dont l’extraction à l’hexane. Les secours arrivent à 22 h. Les employés sont évacués. Un périmètre de sécurité de 100 m est mis en place autour de l’unité hexane. La circulation est coupée. La condensation de l’hexane est stoppée faute de refroidissement. Compte-tenu du risque hexane, l’exploitant active son POI sans le déclencher. Les explosimètres de l’unité hexane détectent une concentration de cette substance au niveau des égouts d’eaux industrielles. Ils sont asservis à une vanne d’isolement, fermée suite à la détection. Pour accélérer la condensation de l’hexane, une pompe de refroidissement alimentée par le groupe électrogène de secours est mise en place..

A partir de 23h30, des points de situation sont réalisés entre les secours, l’exploitant et l’inspection des IC (IIC). La LIE évolue entre 0 et 20 %, provoquant l’ouverture et la fermeture de la vanne d’isolement de l’unité. L’alimentation en air comprimé est coupée pour maintenir la vanne en position fermée. A 1h05, la LIE est comprise entre 0 et 0,2 %, écartant tout danger. Les secours quittent les lieux vers 2h45. Le 26/06, l’usine est toujours à l’arrêt faute de production de vapeur. Un plan de surveillance est établi avec suivi des températures de chaque unité et rondes périodiques. En attendant le redémarrage des utilités, le site fonctionne grâce au groupe électrogène qui permet de maintenir l’ensemble des barrières de sécurité.

Les dégâts matériels concernent uniquement le local électrique. Avant redémarrage, les installations sont vidangées, 428 t de déchets de graines de colza et de tourteaux sont éliminées par méthanisation.

Le départ de feu est dû à un échauffement d’une batterie de condensateur. Cette dernière avait été remplacée en 2011. Le dernier contrôle thermographique de 2017 avait mis en évidence un échauffement sur le disjoncteur alimentant la batterie. Ce dernier avait été remplacé.

L’exploitant, en concertation avec l’IIC, prend les mesures suivantes :

  • modification du POI précisant notamment les modalités de son déclenchement ;
  • formation du personnel sur la communication et la gestion de crise, exercices réguliers concernant la mise en œuvre du POI ;
  • formation renforcée du personnel habilité sur les feux de transformateurs électriques (utilisation par le personnel de 2 lances à eau, en méconnaissance du risque d’électrocution) ;
  • révision du plan ER (Etablissement Répertorié) en liaison avec les secours ;
  • étude de perte d’utilité pour en identifier les causes et les conséquences. Utilisation de l’étude pour définir des mesures compensatoires et établir des fiches réflexes.