Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 18h45, dans une usine pyrotechnique, les agents de surveillance constatent des fumées et des flammes au niveau du stockage de phosphore blanc. Ces phénomènes sont liés à une fuite goutte à goutte au niveau de l’un des fûts de phosphore blanc. Le phosphore mis à l’air est rentré en réaction avec l’oxygène de l’air entraînant son inflammation et l’émission de fumées blanches. Les pompiers sont appelés, le personnel présent sur site à cette horaire est insuffisant pour gérer l’évènement. Le fût, fuyard en partie basse, est sécurisé par placement dans une rétention remplie d’eau afin d’immerger les points de fuite.

Le fût impliqué était un fût dit “vide”, contenant un fond de phosphore de 1 à 2 cm et une couche d’eau de sécurité, en attente de départ pour traitement par une société extérieure. L’examen du fût révèle la présence d’une série de points de corrosion au niveau de la surface du phosphore, c’est-à-dire à 2 cm du fond. Cette corrosion en points successifs serait liée à une réaction entre l’air et le phosphore : l’acide phosphorique produit aurait attaqué le revêtement intérieur du fût. Le fût n’avait pas été assez chargé en eau, ou bien, l’eau initialement présente s’était évaporée sous l’effet de la chaleur.

C’était la première fois que les fûts allaient être expédiés pour traitement à l’extérieur. Jusqu’alors, le traitement était toujours réalisé sur site. Il n’y avait pas de phase de stockage avant transport. Cette phase de stockage prolongé n’avait pas été identifiée comme nouveau facteur de risque et l’exploitant n’avait pas modifié la consigne sur l’épaisseur d’eau à maintenir dans le fût. Il y a eu une communication insuffisante entre le personnel de l’atelier et le personnel en charge de préparer l’expédition à l’extérieur sur l’épaisseur effective d’eau dans les fûts adaptée à un stockage prolongé.

Même si l’instauration de meilleures conditions de stockage des fûts « vides » auraient permis une reprise de l’expérimentation de traitement en extérieur des fûts, l’exploitant décide de continuer à privilégier la solution interne consistant à une opération de brûlage des fonds de fûts. Une vigilance particulière est demandée aux opérateurs pour le traitement des fûts faisant partie du même lot que celui concerné par l’évènement.

L’exploitant formalise l’épaisseur de la couche d’eau (10 cm) à maintenir à tout moment dans les fûts avant destruction.