Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 7h40, un feu se déclare au niveau d’un tas de compost en maturation de 300 à 500 t sur un site de compostage. Les pompiers, prévenus par l’exploitant, éloignent des palettes en bois stockées à proximité pour les protéger. Une pelleteuse creuse une tranchée dans les déchets pour isoler une partie de la matière, former un monticule de terre autour du foyer afin de le circonscrire et pour ouvrir et retourner les andains de déchets afin d’accéder au point chaud et de refroidir la masse. Après l’extinction, les déchets sont arrosés jusqu’à minuit. Un second départ de feu se produit le lundi, vers 7h30, cette fois sur un tas de déchets verts en attente de broyage avant compostage. Les pompiers interviennent de la même manière.

Sur place, l’inspection des installations classées relève plusieurs non-conformités. Le sol des aires de stockage et de compostage n’est pas étanche. Les eaux d’extinction stagnent sur le site sans causer de pollution du réseau d’eau potable. Il y a toutefois un risque de pollution des sols par des éléments organiques. L’exploitant stocke les eaux pompées sur le site.

L’exploitant a déjà reçu des sanctions administratives et pénales lors d’un incendie de même nature survenu en mai 2010 (ARIA 38556). Cependant, le site a continué d’être exploité de manière irrégulière alors qu’il est sous le coup d’arrêtés préfectoraux de suspension, fermeture, évacuation et mise sous scellés. L’inspection des installations classée demande donc une mise sous scellés effective du site, ainsi que la régularisation par l’exploitant de sa situation administrative.

En ce qui concerne l’origine des incendies, l’exploitant soupçonne un acte de malveillance, en raison de l’occurrence de 2 départs de feu à la même heure 2 jours ouvrables consécutifs sur 2 tas séparés de 6 m. Il porte plainte. Le site est clôturé mais pas gardienné. L’exploitant fait appel à une société de gardiennage pour surveiller le site pendant les semaines suivantes et détecter toute situation anormale. L’inspection des installations classées estime qu’une cause interne au processus de compostage ne peut être exclue (échauffement puis entrée en combustion au sein des masses de déchets organiques).